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Des Fintechs étoilées à séduire ou étouffer dans la galaxie des grandes entreprises | Clin d’oeil de la rédaction DOCaufutur avec Emmanuel Mayega

Le monde des entreprises a pu vivre, sans crainte aucune, en innovant à son rythme et en se transformant comme bon lui semble. Voilà que soudain, la galaxie a vraiment changé avec l’arrivée de nouvelles étoiles filantes, qui changent la donne et mettent en jeu la galaxie des étoiles et le système y afférent. Vont-elles détruire l’ordre établi depuis longtemps ou vont-elles perdre leur mise ?

Sans renouveler le combat et le mythe Frankenstein de la machine devenue folle qui se lance contre l’homme -ce qui nous pend au nez avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle, voyons un peu comment pourrait résister la planète Fintech dans cette guerre qui ne dit pas son nom mais qui sonne comme celle des étoiles. Star Wars version DOCaufutur à l’heure où la mouture #8 crève les écrans. Il était trop amusant de ne pas tenter de tirer le parallèle! Régalez-vous.

Clap de début ! Accrochez-vous, ça va secouer les neurones

Donc nous en sommes à l’épisode VIII de la saga Star Wars, inaugurée en 1977 par George Lucas ; c’est le deuxième volet d’une troisième trilogie mise en chantier en 2012. L’épisode, mis en scène par J. J. Abrams, à savoir « Le Réveil de la Force », est sorti en 2015. Il ressemble à s’y méprendre à la montée en puissance actuelle des Fintechs. A travers des Hackathons, les entreprises traditionnelles entendent profiter du brillant savoir-faire des étoiles. Il s’y agit de reconstituer, face à la République triomphante (ordre du bien), l’Empire défait (ordre du mal) sur une autre planète que je vous laisse librement baptiser. Dirigé par le mécréant Snoke, et soutenu par Kylo Ren, qui n’est autre que le fils, basculé du mauvais côté de la Force, du sympathique Han Solo et de la légendaire princesse Leia. Tout cela en l’absence de Luke Skywalker, frère de Leia et dernier chevalier jedi vivant, reclus sur une île lointaine et recherché par tous les camps, et en présence de Rey, premier personnage féminin de la saga susceptible de faire « force » égale avec les hommes. Les sociétés traditionnelles vont-elles étouffer les Fintechs ou en d’autres termes, comme dirait Oreste dans Andromaque « j’embrasse mon rival mais c’est pour mieux l’étouffer » ?

Si, sur le terrain, la fiction n’a pas encore rattrapé la réalité et que les entreprises traditionnelles ne tuent pas réellement les Startups Fintechs et autres, force est de constater qu’elles peuvent les absorber souvent pour éviter qu’elles deviennent un danger pour elles ! On voit les teneurs de l’ordre établi monter déjà au créneau. Ainsi, l’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’ACPR, dénoncent la montée en puissance du bitcoin, crypto-monnaie utilisée notamment par certaines startups pour se valoriser. « Ce n’est pas un instrument financier », prévient la première et insiste sur le risque que représente la volatilité de cette monnaie.

Crypto-monnaies, nouvelle donne de financement

Il faut dire qu’à voir le développement de ces étoiles, il y a de quoi s’inquiéter. Si l’on en juge à partir de l’investissement de l’ICO (Initial Coin Offering) qui a augmenté depuis son premier lancement. L’année 2011 a été celle de l’ICO, avec de plus en plus de petites entreprises de haute technologie, des étoiles en fait, qui décident de lever des fonds en utilisant cette valeur. Mais surtout, les crypto-monnaies se répandent de plus en plus et dans les pays du monde entier. A la suite des États-Unis, beaucoup de pays ont sauté sur la nouvelle offre de monnaie. En 2013, Master coin collecte, pour son premier Crowdsale $500 000; un an plus tard, l’étoile écossaise Madesafe engrange 7 millions de dollars en cinq heures. Juillet 2014 voit le lancement d’un ICO par Etherum et totalise $18,4 millions. S’il semble être en perte de vitesse en 2015, ce marché reprend vite du poil de la bête en octobre 2015 et permet à l’étoile Augur, plate-forme d’Open-source de lever $5,3 millions. En novembre de la même année, la capitalisation boursière des crypto-monnaies, valeur préférée des étoiles, atteint son paroxysme et représente $7 915 780 000. En avril 2016, la DAO collecte 150 millions de dollars dans une ICO mais connait quelques mois plus tard, une attaque d’un genre nouveau, une cyber-attaque et perd 55 millions de dollars. Le phénomène est mondial et en novembre, la société bien nommée Golem, basée en Pologne, collecte $8,6 millions en 29 minutes et toujours plus fort, Gnosis a réalisé le plus rapide des crowdsale avec une collecte de 12,5 de dollars en jetons en seulement 12 minutes. Et la machine s’emballe quand en 30 secondes, Brave, le navigateur web open source lève $35 millions à travers une ICO. De quoi affoler le marché traditionnel. Les mois qui s’égrènent illustrent une démonstration de force des étoiles qui deviennent plus attractives et lèvent des montants toujours plus hauts, à faire pâlir les entreprises traditionnelles : ainsi, Bancor, une plate-forme basée en Israël lève 153 millions de dollars, un nouveau record pour une ICO et avec l’entrée en scène d’une levée de fonds pour Blockchain, Tezos crève l’écran en juillet 2017 en levant 232 millions de dollars. Mais la SEC (Security Exchange Commission) réagit et déclare que « les ICO peuvent être soumises à une réglementation fédérale. » En août 2017, les montants collectés par les ICO surpassent les financements en capital risque pour les entreprises du web.

Hackathons, la guerre des nerfs

Premier coup d’arrêt pour les étoiles en Chine qui interdit officiellement les ICO en septembre dernier et les considère comme illégales alors que Londres, qui s’apprête à quitter l’Union européenne lance la première crypto-monnaie : Electroneum. On se souvient qu’en octobre dernier les ICO ont, au total, collecté 2 milliards de $. En France, et en euro cette fois-ci, ce n’est pas de la levée de fonds mais des Hackatons qui nourrissent les étoiles.

Prevision.io a ainsi remporté, devant ses plus proches concurrents, celui sur le recouvrement organisé par le Crédit Foncier. Son projet : grâce au machine learning automatisé, détecter les clients en difficulté et les accompagner. Ce premier Hackathon organisé par la filiale du Groupe BPCE a joué la carte du prédictif. Pour une foi, la guerre oppose entre elles les étoiles. Les solutions innovantes permettent de détecter et d’accompagner les clients présentant des symptômes de difficulté de paiement et faciliter le recouvrement des créances.

A l’instar des autres acteurs traditionnels, des Hackatons se multiplient, permettant aux étoiles de briller. Comme pour la Capoeira, art martial afro-brésilien qui aurait ses racines dans les techniques de combat et les danses des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil, tout le monde semble gagnant : les étoiles renforcent leur notoriété, leur visibilité et se font du blé tandis que les entreprises traditionnelles bénéficient des avancées (savoir-faire des étoiles) qui les renforcent sur leurs marchés d’origine. Tout le monde est gagnant dans tous les cas. Dans une version de Star Wars civilisée, tous les acteurs ne sont pas méchants. Pour Jean-Laurent Poitou, directeur mondial d’Accenture pour les secteurs des télécoms, des médias et des hautes technologies, des écosystèmes et galaxies apparaissent sachant qu’aucun acteur n’offre à lui tout seul les compétences et le savoir-faire nécessaire pour faire face aux attentes du marché en matière de technologies. Ainsi naît la logique d’alliances, certains peuvent absorber d’autres, mais nous sommes loin de la guerre des étoiles au sens premier du terme.

Emmanuel Mayega, pour DOCaufutur

Corinne
Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès. Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication. Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.

Written by Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès.
Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication.
Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.