Le 25 juin dernier avait lieu la 14èmeAssemblée Générale du Global Compact France. Elle était présidée pour la sixième fois par Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric. Retour sur une journée riche en échanges et en partage de bonnes pratiques liées au développement durable.
La France, un des plus gros réseaux du Global Compact
Par ailleurs, le siège du Global Compact a soutenu ses trois objectifs actuels.
- Attirer les jeunes.
- Démarrer une grande campagne pour demander aux entreprises de s’engager pour l’avenir du climat 1.5°.
- Œuvrer pour la représentation des deux genres dans les entreprises et dans les conseils d’administration.
En sus, comme l’a rappelé Fella Imalhayene, déléguée générale, lors de la présentation du rapport moral : « Le Global Compact France est porteur de dynamiques de travail fortes. Par exemple, en 2018 nous avons mis en place un réseau d’ambassadrices et d’ambassadeurs afin de renforcer le maillage territorial et pérenniser le réseau. De la même manière, afin d’aller plus loin dans les échanges, le Global Compact anime différents ateliers et différents clubs ».
Présentation de l’étude « ODD et entreprises françaises, en action ! »
Le discours de Jean-Pascal Tricoire est éloquent : nous passons tout notre temps au cœur de l’entreprise. C’est donc de l’entreprise que doivent venir les ressources pour mener à bien les changements. « Il n’y a pas d’autre voie que celle de l’agenda 2030 ». Le Global Compact permet d’orienter les sociétés afin d’entrer dans une nouvelle période de croissance.
Jean-Pascal Tricoire le rappelle à plusieurs reprises au cours de la journée : « Le Global Compact est l’une des rares alliances internationales. Elle peut se vanter de proposer une grammaire commune du développement durable. Elle est ce qui nous permet de progresser ensemble, de former un réseau mondial ».
D’ailleurs les entreprises du Global Compact France veulent se saisir des ODD (Objectifs de Développement Durable). C’est en tout cas ce que démontre une étude réalisée par PwC. Présenté en exclusivité par Emilie Bobin, associée développement durable chez PwC, cette enquête a été réalisée auprès de 1000 membres du Global Compact. 207 entreprises y ont répondu, donc 50% sont des TPE et PME. Pour 80% des répondants, les ODD permettent de redynamiser et de donner du sens à la démarche RSE. Par ailleurs, fait intéressant : dans 60% des TPE-PME, la conviction personnelle du dirigeant est un facteur d’engagement.
Pour aller plus loin, ces entreprises demandent à la fois des outils (d’évolution, mise en œuvre, reporting) et de la sensibilisation des parties prenantes et des pouvoirs publics.
Développement durable et pouvoirs publics : deux ministres prennent la parole
Brune Poirson croit à une nouvelle diplomatie
Secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson se dit « enthousiasmée de voir que les entreprises sont en avance sur l’Etat et sur l’administration ». Elle en est sûre, la transition écologique sera faite par les entreprises. Elles sont celles qui doivent montrer les leviers à développer pour atteindre les ODD.
« Ma conviction est que l’entreprise du 21èmesiècle doit être porteuse d’un changement à l’intérieur comme à l’extérieur de chez elle. Les ODD sont à la fois une vision et une méthode » déclare la Ministre.
Les ODD sont évoqués comme une vision de la société et du monde. Mais aussi comme une méthode pour changer notre rapport aux autres pays. Il s’agit finalement d’une méthode pour travailler en transparence, pour rendre des comptes à intervalles réguliers.
Brune Poirson conclut son intervention en rappelant que l’argent est disponible. « Il est juste au mauvais endroit » déclare-t-elle. « Il faut diriger l’argent vers des projets respectueux de la planète ». Le Président Macron aurait donc créé le One Planet Lab lancé avec le G7 pour que la France reste un leader en matière environnementale.
« Je crois aussi à une nouvelle diplomatie, vous êtes chacun les diplomates du 21èmesiècle » affirme-t-elle. A l’heure de la diplomatie de l’action, les ODD sont là pour mener la collaboration à l’échelle internationale comme à l’échelle locale. « Pour survivre tous ensemble, il faut suivre les pionniers, que le Global Compact mette la pression sur l’administration de l’Etat ».
Pour Agnès Pannier Runacher « la RSE n’est pas qu’un gimmick »
C’est à la secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Economie et des Finances que revient le mot de clôture de cette Assemblée Générale. Agnès Pannier Runacher rend hommage au mandat de Jean-Pascal Tricoire, sous lequel le nombre d’adhérents a été multiplié par deux.
« La RSE n’est pas qu’un gimmick, » scande la Ministre, « ce n’est pas non plus la minute pour se donner bonne conscience. La RSE est un outil puissant, qui peut notamment construire un avantage compétitif fort ». Le Global Compact permet de développer ses ressources pour répondre aux questions de performance. Le discours d’Agnès Pannier Runacher est ferme : la RSE doit être prise au sérieux.
D’ailleurs, la Ministre rappelle à l’assemblée les deux modifications du Code Civil apportée par la loi PACTE. D’une part l’intérêt social ne vaut pas que pour les actionnaires. Et d’autre part la raison d’être d’une entreprise est désormais notable.
« La raison d’être d’une entreprise c’est la réponse à la question : qu’est-ce qui fait qu’en tant qu’entreprise vous avez quelque chose à dire pour changer les choses ? Ces modifications témoignent de la volonté d’être plus responsables et plus durables à la fois des dirigeants, des salariés mais aussi des parties prenantes ».
Enfin, Agnès Pannier Runacher confirme l’importance du rôle joué par le Global Compact. Il s’agit bien d’un enjeu de soft power pour la France. La France a la volonté de construire un capitalisme plus inclusif et plus respectueux du local.