Les 16-25 ans sont insatisfaits de leur système d’éducation actuel, positifs vis-à-vis de la technologie, inquiets sur leurs opportunités de carrières… mais également agiles, curieux et flexibles. C’est ce que nous apprend l’étude “Amplifying Human Potential : Education and Skills for the Fourth Industrial Revolution”d’Infosys présentée tout récemment au forum économique international de Davos. L’occasion pour DOCaufutur de donner la parole à des experts pour qu’ils nous livrent leur perception des aspirations des nouvelles générations.
« Nous sommes entrés dans la 4ème révolution industrielle avec l’arrivée des systèmes connectés. Et comme à chaque révolution, nous craignons de perdre des emplois. Mais la société finit toujours par s’adapter aux évolutions et à créer d’autres types d’emplois » indique Emmanuelle Blons, directrice en charge de projets de transformation et conduite de projets chez Infosys. Selon un rapport du Sénat, 65 à 70% des métiers qu’exerceront les enfants actuellement en classe de maternelle n’existent pas encore. « Il s’agit de prendre tous ces changements de front pour ne pas les subir. C’est au gouvernement de mettre en place des grands plans de formations pour que les personnes les plus éloignées des outils digitaux puissent les appréhender » précise t-elle.

Comment attirer les jeunes talents ?
Le monde des startups, qui intéresse un jeune sur dix, peut en faire rêver plus d’un avec une pyramide hiérarchique plate et un cycle de décision court. Il semble cependant que la sécurité des PME et grands groupes les rassurent davantage dans un contexte économique difficile. Pour plaire aux jeunes générations, les entreprises n’hésitent pas à les séduire grâce à des espaces de travail améliorés, de la formation et / ou des valeurs d’entreprises fortes.

Les entreprises doivent accompagner et coacher leurs salariés tout au long de leur carrière
Pour Tamsir Fayer, les entreprises ainsi que les institutions scolaires doivent faire en sorte que chacun puisse identifier et développer son ou ses potentiels, acquérir un maximum de souplesse, d’agilité et d’esprit critique. On peut parler alors de plasticité et d’adaptabilité. L’objectif est de pouvoir travailler en mode projet au sein d’équipes pluridisciplinaire (réelles ou virtuelles) sur des problématiques très larges. Elvire del Fondo est la fondatrice d’Audigny consulting et Audigny formation. Elle pense que « les entreprises ont le devoir d’accompagner et coacher les salariés à leur prise de poste comme lors de leurs évolutions de carrière de manière individualisée. Exit les séminaires de trois jours uniformisés qui ne servent à rien ». Les nouvelles technologies et le digital doivent être l’affaire de tous, en ces temps de transformation numérique des entreprises. « Au sein d’Infosys, nous pensons qu’il serait important d’inclure la formation des nouvelles technologies dès l’école primaire avec, entre autre, une initiation au codage » commente Emmanuelle Blons. Le système scolaire actuel semble parfois en décalage face aux attentes des entreprises et des étudiants. Selon l’étude Infosys, les jeunes français pensent que leur formation scolaire ne les a pas aidés à s’insérer dans le milieu professionnel. Elvire del Fondo (en photo) explique que l’école n’apportera que 7% des connaissances que l’homme possédera, il doit donc développer sa curiosité, se former par lui-même grâce à son environnement et notamment dans son entreprise.

Ces nouvelles donnes doivent pousser les entreprises à s’adapter et à casser certains vieux codes qui ne correspondent plus aux aspirations des jeunes. Management, formation, conditions de travail : le changement, c’est maintenant!
Pour aller plus loin :
- Vidéo d’Emmanuelle Duez de WoMen’up et The Boson Project sur la génération Y et sa vision de l’entreprise : https://www.youtube.com/watch?v=vPc-69JQAFk
- Article McKinsey & Company bit.ly/1QAqZhc
