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ISG Index ™ : Conséquence de la pandémie, les services managés chutent de 21%, le IaaS augmente de 23% dans la zone EMEA

  • En France, les services managés ont diminué de 11 % par rapport au trimestre précédent
  • Les entreprises réduisent leurs dépenses en services managés en réaction au COVID-19
  • Les services cloud restent très demandés, pour favoriser le travail à distance et renforcer la sécurité
  • Les dépenses as-a-Service ont augmenté de 13 % au deuxième trimestre
  • ISG prévoit une reprise modérée au second semestre 

Au deuxième trimestre 2020, la valeur annuelle des contrats (VAC) de services managés dans la région EMEA a chuté de 21 % par rapport au deuxième trimestre 2019, pour atteindre 2,3 milliards d’euros, vraisemblablement en raison du COVID-19. C’est ce qu’indique le dernier Index publié par Information Services Group (ISG) (Nasdaq : III), cabinet de conseil et de recherche spécialiste des technologies.

Dans un contraste saisissant : la valeur combinée des contrats « as-a-Service » (aaS) a augmenté de 13 % au cours du trimestre par rapport à la même période l’année dernière, en raison d’une hausse de 23 % de la valeur des contrats d’infrastructures-as-a-service (IaaS), les entreprises ayant eu massivement recours aux services de cloud computing pour répondre rapidement aux besoins associés au télétravail.

L’EMEA ISG Index™, qui mesure les contrats d’externalisation d’une valeur annuelle supérieure ou égale à 5 millions d’euros, montre que le marché combiné (services managés et aaS) dans la région EMEA a chuté de 9%, passant à 3,9 milliards d’euros entre le premier et le deuxième trimestre 2020. C’est la première baisse de deux trimestres successifs enregistrée depuis 2018.

Les services managés pèsent sur l’outsourcing en EMEA

L’externalisation informatique (ITO, information technology outsourcing en anglais) a diminué de 19 % par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 1,9 milliards d’euros. L’externalisation des processus d’entreprise (BPO, business process outsourcing en anglais) a diminué de 31 %, pour atteindre 346.4 millions d’euros. Ces retraits importants sur les deux sous marchés qui le composent ont entraîné une baisse de la VAC du marché des services managés de 21 %, à 2,3 milliards d’euros.

La région EMEA avait pris un bon départ en 2020 avant que la pandémie ne frappe en mars. La dynamique initiale de la région se reflète dans ses résultats semestriels, qui sont restés relativement au même niveau que les deux années précédentes malgré la chute précipitée de la demande au cours de cette année.

Le cloud, refuge du télétravail

Lyonel Roüast, Président d’ISG pour la zone SEMEA, explique : « Toutes les organisations investissent désormais dans les clouds publics. Le COVID-19 a poussé les organisations et les individus restructurer complètement leur façon de travailler, ce qui a entrainé une augmentation des contrats dans le cloud. »

« Le cloud confère trois caractéristiques fondamentales aux organisations : de la résilience, face à un avenir incertain, de l’agilité, pour gérer au mieux les variations de la demande, de la prudence, grâce à des contrats flexibles. La pression continue qui s’exerce sur les coûts va sans doute continuer de favoriser la demande pour les services cloud. »

Détails par marchés 

France

En France, les services managés ont diminué de 11 % par rapport au trimestre précédent pour atteindre 197.7 millions d’euros), et de 25,4 % pour le semestre (à un peu plus de 410 millions d’euros) par rapport à 2019. La pandémie, qui a fait évoluer les usages comme décrit plus haut, a accéléré le décrochage, en matière de volumes, des services managés versus le modèle aaS.

Royaume-Uni et Irlande

Au Royaume-Uni et en Irlande, la VAC de services managés a atteint 734 millions d’euros, soit une baisse de 5,6 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au même trimestre de l’année précédente, mais une baisse de 10,8 % (à un peu plus de 1,3 milliard d’euros) pour le semestre par rapport à 2019. Dans ce marché, la demande pour les technologies cloud devrait continuer à croître, pour soutenir le travail à distance, tandis que les services managés restent sous la pression de la pandémie.

L’exception DACH

Une exception notable dans la zone DACH : la VAC de services managés a augmenté de 38 % au cours du premier semestre pour atteindre 1,4 milliard d’euros, par rapport à la même période l’année dernière. Cette croissance exceptionnelle s’explique par deux facteurs. Dans cette comparaison, un premier trimestre exceptionnellement fort – avant que la pandémie ne frappe – fait face à un premier trimestre assez faible en 2019. La VAC de services managés pour la zone DACH pour le deuxième trimestre a néanmoins connu une baisse modeste de 2,4 %, à 596 millions d’euros, par rapport au même trimestre de l’année précédente.

« À ce jour, la région DACH sort relativement indemne des premiers mois de pandémie par rapport au reste de l’Europe. Actuellement le marché du sourcing y est plutôt stable par rapport à l’années 2019. » Détaille Lyonel Roüast. « Malgré la forte demande pour Infrastructure-as-a-Service et le Cloud public dans le contexte actuel, nous envisageons également le risque d’un nouveau déclin de la zone DACH sur les services managés au cours du second semestre de l’année. »

Détails par secteurs d’industrie

Services financiers

La VAC de services managés dans le secteur des services financiers a été particulièrement touchée avec une baisse de 40 % en glissement annuel dans la région EMEA, à 1,1 milliard d’euros au cours du premier semestre. En revanche, la valeur ajoutée des infrastructures-as-a-service a augmenté de 15,4 % dans ce secteur sur la même période.

« Le secteur bancaire a été confronté à des difficultés pour passer au travail à domicile en raison de la complexité des processus de sécurité et de conformité réglementaire. Dans le même temps, les taux d’intérêt ont baissé, comprimant les marges d’intérêt nettes. Les pertes sur prêts et les retards ont également affecté les bénéfices », explique M. Roüast. « La pandémie a poussé à la création de capacités bancaires numériques, au passage au cloud et à l’ouverture de plateformes mieux adaptées au travail à domicile ».

Vente au détail

La vente au détail et la grande consommation ont également été confrontées à des défis manifestes, avec des variations importantes au sein de ces secteurs. Les restaurants et les magasins qui ont dû fermer pendant la période de confinement se sont concentrés sur la réduction ou l’annulation de projets discrétionnaires pour économiser de l’argent. Ceux qui sont restés ouverts (pharmacies, magasins d’alimentation, par exemple) et les entreprises qui fabriquent des produits pour approvisionner ces magasins ont connu une expérience très différente. Dans l’ensemble, le secteur a continué à investir, la VAC de services gérés ayant augmenté de 16 % pour atteindre  321 millions d’euros à ce jour en 2020, par rapport au premier semestre de 2019. La VAC d’infrastructures-as-a-service a augmenté de 19 % au cours de la même période, les entreprises du secteur ayant accéléré leurs transformations numériques.

« Certains détaillants ont bénéficié d’une demande croissante pour le commerce en ligne et ont pu y faire face grâce à l’automatisation. Ils recherchent une expertise en matière de gestion des stocks, de livraison et de commerce électronique omni-canal », a déclaré M. Roüast.

Prévisions

ISG prévoit une légère croissance séquentielle du marché mondial combiné au cours des troisième et quatrième trimestres de 2020. Pour l’année entière, l’entreprise prévoit que le marché des services managés diminuera de 7,5 %, soit un peu plus que la baisse de 7 % qu’elle avait prévue pour 2020 au premier trimestre.

« Pour les deux derniers trimestres de 2020, nous prévoyons une baisse du volume des gros contrats, car, à court terme, les entreprises se concentrent davantage sur la résilience et l’efficacité opérationnelle que sur la transformation numérique à grande échelle, » explique M. Roüast.

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.