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L’usage de la data, une alternative éthique ? DOCaufutur au Summit Information Builders le 20 septembre 2018

Le 20 septembre dernier, l’éditeur de logiciels Information Builders organisait sa conférence annuelle aux salons de l’aéro-club parisien. L’occasion d’aborder l’intelligence informationnelle dans un monde connecté.

Zoom sur deux sujets qui nous ont particulièrement inspirés lors de ce Summit International 2018 : l’intelligence artificielle et l’usage éthique des données.

Une révolution ancrée dans la réalité des données

David Gautier, principal analyst IA pour le cabinet d’analyse et de recherche Groupe CXP, nous invite à prendre conscience de la révolution entraînée par l’intelligence artificielle. Notre conférencier présente le sujet comme un récit : tantôt l’IA est un horrible robot (vision pessimiste), tantôt, le récit fait passer l’IA comme un compagnon de vie quotidienne. Mais en dehors du récit, qu’en est-il ? Aujourd’hui l’IA c’est surtout une histoire de data. C’est avant tout une solution qui va permettre, tout ou en partie, de copier ou mimer le fonctionnement de l’être humain.

Où en sont les stratégies IA des entreprises ?

  • 11% sont mises en place
  • 26% sont en discussion
  • 34% seront mises en place dans deux ans
  • 29% n’en ont pas

Mais ne sera-t-il pas trop tard ? David Gautier s’étonne

« on a les éléments, on a la recette pour faire des solutions IA ! Alors pourquoi seul 11% des entreprises ont mis en place une stratégie IA ?»

La recette pour faire une bonne IA

  • prendre des algorithmes
  • ajouter de la puissance de calcul
  • verser des données

En fait, les données sont à la fois la solution et le problème ! Suite à l’augmentation du nombre de données produites et de plateformes tiers proposant des jeux de données, les data scientist passent 82% de leur temps à nettoyer de la donnée. On voit bien qu’il ne suffit pas d’avoir des jeux de données; encore faut-il avoir un humain pour faire le travail, à savoir : construire quelque chose !

Au cœur de l’IA, la problématique de la donnée

« Il faut toujours plus de données ! » : oui et non. Il n’existe pas de sacro-saint algorithme capable de faire le tri. Par contre, la qualité de la donnée prime sur sa quantité. Il existe un réel besoin d’experts métiers et d’experts techniques qui ont les compétences nécessaires pour chercher et interpréter la donnée. Le tout étant d’associer un capital humain à des processus agiles.

En d’autres termes, rappelons-nous ce qu’Archimède disait : « donnez-moi un point d’appui,  je soulèverai le monde ». C’est en ayant des équipes pluridisciplinaires autour d’un pivot de données, que l’entreprise décollera.

Les règles fondamentales pour un usage éthique des données

« Il ne peut y avoir d’utilisation des utilisations, sans la confiance des utilisateurs ».

Telle est l’injonction de Julie Charrier, business value manager chez Information Builders. Quelle que soit la data, il faut s’assurer de respecter l’enjeu moral et les responsabilités légales qu’il y a derrière. Résultat, la question : « quelle utilisation responsable des données ? » s’impose à nous.

En effet, les progrès techniques ont un réel impact sur la vie des citoyens, qu’est-on prêt à sacrifier de notre vie privée pour les données ? Cette question se pose dans bien des domaines de notre vie quotidienne. Par exemple, nos cartes de fidélité; on collecte nos données afin de nous envoyer des offres et des tarifs préférentiels. Mais que sommes-nous prêts à partager et surtout qui a accès à ces données ? Il est nécessaire d’appliquer un système de transparence d’utilisation des données et de le développer dans un milieu de confiance.

Existe-t-il une éthique de l’IA ?

Bien que l’IA puisse être d’une aide précieuse, que ferons-nous lorsque les machines devront prendre des décisions en créativité ou en éthique ? En fait, Julie Charrier nous explique que le « natural thinking » permet à l’être humain d’avoir de nouvelles idées et de produire de l’éthique. Il s’agit de savoir comment deux idées vont être associées ensemble. Mais qu’en est-il lorsqu’en 2018, une enquête du Guardian par le développeur français Guillaume Chaslot sonne l’alerte sur la partialité des algorithmes ? Youtube favoriserait certaines vidéos politiques au détriment d’autres : les plus clivantes par exemple. Peut-on parler de radicalisation par les algorithmes ?

Et qu’en sera-t-il lorsque les voitures autonomes seront auteur de choix de vie ? L’IA est-elle un meilleur conducteur que l’humain ? Comment prendre une décision entre deux possibilités qui mènent à deux catastrophes ? Autant de questions que soulèvent les nouvelles technologies. Des questions d’éthique qui se transforment vite en questions juridiques. Par exemple, la Commission Européenne à la concurrence accuse Amazon de construire des profils utilisateurs et de suggérer des achats dans une architecture de persuasion.

Les aspects clefs à considérer par une organisation pour une éthique des données

Si on parle beaucoup de « profil utilisateur » ou de « profil en ligne », il est primordial de toujours se souvenir qu’il s’agit d’une personne réelle. Respecter la personne physique derrière la personne numérique est une condition sine qua non. De plus, il faut comprendre l’utilisation des données faites : dans quel but. Le récent RGPD est seulement une partie de ce qu’il faut générer pour la protection des données : il faut considérer la législation comme le minimum requis : la transformation numérique est dans toutes les entreprises, mais les gouvernements ont-ils réussi à suivre ?

 

Ces deux conférences organisées par Information Builders nous ont marqués en ce qu’elles pointent du doigt des problématiques actuelles.

En parlant d’équipes pluridisciplinaires on facilite le dialogue entre les éthiciens et le niveau industriel. Il nous semble nécessaire de partager des informations claires avec les équipes : sensibiliser tous les collaborateurs à l’utilisation éthique des données.

Valentine
Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication. C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée. Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent. C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018. Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.

Written by Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication.
C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée.
Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent.
C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018.
Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.