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Comment développer une culture de la donnée, entre IA et data ? Valentine Levacque pour DOcaufutur

L’intelligence Artificielle (IA) est souvent présentée comme quelque chose qui prendrait le dessus sur l’homme. Dans la fiction, on imagine vite une IA violente ou guerrière. De la même manière, lorsqu’on pense à la data, on a vite en tête l’image de data-center accumulant des quantités inestimables de données sur nous. Mais pourquoi ne pas inverser la tendance et penser une culture de la donnée ? Entre IA et data, comment la donnée pourrait être au service de l’homme ?

Constat et réaction

Au sein de chaque organisation, les collaborateurs effectuent des tâches répétitives et chronophages. Le 21èmesiècle est encore loin des utopies vendues par la Silicon Valley. Aujourd’hui encore beaucoup d’activités de l’entreprise représentent une faible valeur ajoutée pour la productivité.

En outre, ces activités peuvent entraîner une démotivation de la part des collaborateurs, ayant l’impression d’une perte de temps. Pourtant un paradoxe s’installe. Malgré cette volonté d’abandonner les tâches rébarbatives, les collaborateurs ont peur de l’automatisation de leur emploi. Pourtant d’après une étude McKinsey, l’IA ne remplacerait que 50% des analyses effectuées par les collaborateurs mais aucun « job desk » ne serait supprimé par l’IA.

Par ailleurs, la fiabilité des données est compromise. D’après la Havard Business Review, plus de 97% des données utilisées dans les entreprises ne seraient pas fiables, dont 47% comprendraient des erreurs graves. Ces chiffres sont inquiétants quand on sait que 90% des données disponibles ont été créées dans les deux dernières années et que l’on estime que le volume de ces données mondiales doublera tous les trois ans, d’après une prédiction de McKinsey.

Pourtant 75% des données collectées dans les systèmes d’information (SI) ne sont pas utilisés ou peu utilisés pour deux raisons principales :

  • l’accès aux données par les utilisateurs
  • et le manque de vision transversale de la donnée à cause des organisations en silos.

Repenser l’accès à la donnée

La data est un véritable enjeu des entreprises modernes. En effet la donnée est la clef de voûte de n’importe quel SI. Mieux utiliser et démocratiser l’accès de la donnée devient l’une des problématiques majeures des entreprises. Aujourd’hui on entend beaucoup parler du Data Driven. Il s’agit d’un changement de perspective majeur. Une entreprise data driven est une organisation dans laquelle tous les employés, quels que soient leur niveau de compétence, ont accès à la donnée et sont autonomes dans son exploitation.

Le 14 février dernier, BOARD, en partenariat avec Grant Thornton, nous invitait à une matinale autour de la donnée. Parmi les intervenants, Olivier Pasquier, Country Manager, BOARD France, et Olivier Rihouet, Directeur Associé, Responsable du Pilotage de la Performance, Grant Thornton, témoignaient. Pour quelles raisons, alors que la technologie est disponible, la prise de décision ne pourrait-elle s’appuyer sur toute l’intelligence de la data ? Le propos est introduit par les attentes d’une démarche Data Driven. Il s’agit de repenser l’accès à la donnée versus nos approches traditionnelles. Au contraire il faut aujourd’hui voir la donnée comme du self service. Malheureusement le principal frein à une telle démarche est encore le manque de données fiables comme nous l’avons mentionné. Faire tourner des logiciels sur des données non fiables, c’est faire prendre un risque inutile à l’entreprise.

Les six grands principes de l’alphadatisation : être à la fois date et user centric

  1. Mettre les données au cœur du processus de décisions
  2. Développer une culture de la donnée en utilisant des ambassadeurs
  3. Investir dans la formation des utilisateurs
  4. Mettre en place une gouvernance des données
  5. Accompagner la transformation dans la durée
  6. Rendre la data disponible en utilisant les nouvelles technologies permettant de rendre autonomes les utilisateurs.

« Aucun métier n’est propriétaire de la donnée »

Tel est le grand leitmotiv de ce changement de culture de la donnée. La gouvernance de la donnée se fait seule au niveau de la Direction Générale. Il faut faire de la data un mariage de talents, présents à tous les niveaux dans l’organisation.

L’IA au cœur des services IT de demain

Dans l’imaginaire collectif, une crainte subsiste. Celle du robot qui prend la place de l’homme. Les algorithmes ne sont pas toujours bien perçus en partie à cause du manque d’accompagnement et de formation des collaborateurs. Il est important d’accompagner le collaborateur pour lui présenter comment les algorithmes peuvent réduire les tâches répétitives et permettre une analyse plus fine. L’IA permet de gagner un temps précieux. Améliorer l’expérience collaborateur au sein d’une entreprise c’est une question de productivité. On parle alors de collaborateur augmenté.

D’ailleurs quand on parle d’IA, on couvre un large spectre : machine learning, traitement d’images, chatbot, robotisation des processus… L’IA comprend différents types de technologies et d’algorithmes. Par exemple, 91% des CEO du secteur de l’assurance s’inquiètent de la façon d’intégrer les technologies développées grâce à l’IA à leurs processus. C’était d’ailleurs le sujet du petit déjeuner organisé à Station F le 12 février dernier par Oresys. Au programme : l’IA au service des collaborateurs, focus sur l’assureur augmenté. Organisé en partenariat avec la start-up en IA Zelros, la conférence revient sur les transformations majeures à opérer au sein des organisations.

On remarque alors qu’en mettant en place de l’IA dans les organisations, on fait apparaître de nouveaux acteurs. En effet, la possibilité d’échange de la donnée est de plus en plus large. Le tout est d’intégrer et d’impliquer les collaborateurs dès le début de la démarche pour une meilleure adhésion du changement. Nos interlocuteurs conseillent d’ailleurs de repartir des métiers. Le but est de mettre autour de la table les vrais utilisateurs finaux. La grande tendance est l’IA explicable. En fait, l’être humain va s’emparer d’une recommandation d’un algorithme si celle-ci est explicable. L’algorithme peut par exemple donner les cinq caractéristiques qui ont le plus influencé la recommandation de l’IA.

IA ou data, même combat ?

Aujourd’hui on assiste au renversement de ce qui se faisait au début du big data : on arrête d’accumuler de la donnée. La tendance s’inverse, les technologies partent des problèmes quotidiens rencontrés par les collaborateurs. L’objectif est de générer des idées à partir des utilisateurs. C’est en transformant un sujet métier en un sujet data que la culture de la donnée pourra naître dans une entreprise. Le cas d’usage fixe les métriques.

Valentine
Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication. C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée. Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent. C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018. Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.

Written by Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication.
C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée.
Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent.
C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018.
Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.