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Big Data: les chefs d’entreprises face aux données, de la peur aux opportunités! Enquête DOCaufutur

‘‘78% des chefs d’entreprises français âgés de 25 à 34 ans pensent que le manque de connaissance quant à l’utilisation de leur data pourrait nuire à leur entreprise’’. Ce chiffre est issu d’une étude de DOMO conduite en juillet 2018.

De quoi les chefs d’entreprises ont-ils peur ? Comment leur apporter un autre regard sur le big data et les formidables opportunités business qu’il peut engendrer ? Six experts nous éclairent sur la question.

Maud Laurent pour DOCaufutur

Nous assistons à une véritable massification des données.

« La donnée se décuple d’année en année et les chefs d’entreprises doivent faire face à des difficultés organisationnelles, techniques et légales. Les fonctions métiers demandent à comprendre cette donnée; le service IT doit la mettre à disposition tout en maîtrisant un certain budget ; le service juridique doit mettre en place des process pour être en mesure de tracer une procédure conforme. Chacun travaille en fonction de son prisme et le chef d’entreprise se trouve souvent dépassé » indique Emmanuel Dubois, cofondateur d’Indexima.

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ont eu conscience de la richesse de leurs données dès leur création. « Les GAFAM vivent de la donnée, c’est leur pétrole » confie Emmanuel Dubois. Campagnes marketing ciblées, publicités personnalisées, prédiction des tendances, etc… rien ne leur échappe. « Les entreprises plus anciennes ont un patrimoine de données incroyables mais pas ou pas assez exploité et c’est vraiment dommage ». Les entreprises ont, selon lui, tout intérêt à ‘historiser’ et exploiter leurs données afin de prédire, mesurer une évolution et dégager des tendances.

Faire correspondre vitesse des données produites et prises de décisions

Faire correspondre la rapidité de prise de décision à la vitesse à laquelle les nouvelles données sont produites s’avère très difficile pour les chefs d’entreprises.

« Pour s’adapter, les organisations doivent adopter une approche collaborative associée à une transparence des services, pour garantir un accès aux données à tout moment et en tout lieu. Les informations doivent être partageables, exploitables et rentables. Il est important de disposer d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et formée, prête à identifier les opportunités et les risques à partir des données recueillies et à choisir le bon logiciel d’analyse » conseille Ian Tickle, VP EMEA chez  DOMO.

Il insiste sur l’importance pour les PDG de rester agiles, transparents et informés. Pour cela, ils doivent mettre en œuvre des technologies et des méthodes de travail à l’échelle de l’entreprise qui fournissent un accès instantané aux données. Cela signifie s’assurer que tous les départements saisissent les datas dans la même base de données centrale. Leurs mises à jour en temps réel peuvent éclairer les décisions critiques de haut niveau de l’entreprise.

La crainte de ne pas être conforme au RGPD 

Christophe Burlot, dirigeant de la société Apidata, constate que ses clients entreprises sont très sensibilisés, critiques et interrogatifs, même sur la façon de travailler d’Apidata.

« Ils ont peur de se faire dérober ou détourner leurs données en les faisant passer par un canal tiers. Paradoxalement, certains ont des comportements à risque, comme par exemple le fait d’envoyer un tableau de portefeuille clients par mail à un service comptabilité en mettant en copie un commercial ». 

Les chefs d’entreprises ont peur pour leur business. En effet, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) est dorénavant de mise. Ce nouveau cadre européen concernant le traitement et la circulation des données à caractère personnel est très strict. En cas d’infraction, des amendes jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’exercice précédent sont prévues pour l’organisme fautif, sachant que c’est le montant le plus élevé qui est retenu entre les deux cas de figure. Edward Hladky, Directeur général d’Iron Mountain France confirme cette pression que ressentent les chefs d’entreprise.

« En cas de sanctions financières et pénales, les conséquences peuvent être dramatiques. Les actionnaires peuvent se retourner contre l’entreprise; la réputation de l’entreprise peut être entachée par de la publicité négative, avec pour conséquences une baisse de revenus, et une perte de fidélité des clients ou encore une perte de propriété intellectuelle ».

Edward Hladky conseille donc d’utiliser des prestataires qui travaillent avec des juristes afin que les durées de conservation, les mises à jour et les cycles de vie soient bien conformes.

L’impulsion doit venir du chef d’entreprise

Pour Nabil Fegaiere, architecte big data et prestataire pour la banque de France, c’est le chef d’entreprise qui doit être le moteur du projet Big data de l’entreprise et qui doit s’engager à développer des fonds pour cela.

« C’est également de son ressort de former les managers, en faisant venir des consultants par exemple. Il s’agit de leur présenter le Big data en leur montrant des cas d’usages réussis et d’autres qui ont échoué. Ils pourront ensuite exercer une veille permanente et être plus performants en termes de méthode, de gestion et d’exploitation » indique l’expert.

Deux paramètres  sont à prendre en considération, il existe un nombre très restreint d’experts et de compétences Big data et il n’y pas à ce jour de méthodologie universelle à appliquer. Il s’agit donc de trouver une méthodologie appropriée en fonction du contexte de l’entreprise en faisant preuve d’agilité.

Une fois que l’on a défini son objectif global avec le Big Data, Christophe Burlot d’Apidata conseille de répertorier toutes ses données. Une fois la cartographie constituée, l’expert RGPD conseille de se poser trois questions essentielles :

  1. pourquoi demander ces données à mes clients ou salariés?
  2. à quoi vont- elles servir?
  3. et combien de temps vais-je les conserver?

En bref, savoir si les données que nous récupérons et conservons ont un intérêt ou non. 

Big data … et intelligence artificielle 

Anne-Marie Gaultier est Présidente de Datakalab, une société dans la Brain Tech. Elle utilise l’intelligence artificielle pour donner un visage humain aux datas. « La mesure des émotions permet d’objectiver le ressenti des clients face à un contenu de marque ou lors d’un parcours client » indique la Présidente. Grâce à son outil d’analyse des expressions faciales, Datakalab mesure l’impact d’une marque, d’une publicité, d’un site web. Le niveau d’attention, l’engagement émotionnel et l’adhésion ou le rejet sont évalués. Les données émotionnelles peuvent être jumelées à des données plus classiques (type données déclaratives) pour un résultat plus global.

Les données constituent un atout formidable pour les entreprises. C’est une responsabilité collective : tous les employés peuvent y avoir accès pour utiliser et appliquer les connaissances issues des données collectées et ainsi améliorer leur rendement. Bien qu’il n’y ait pas une seule personne responsable de la connexion et de la gestion des données, le chef d’entreprise reste la personne moteur !

Corinne
Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès. Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication. Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.

Written by Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès.
Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication.
Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.