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L’IA au service de l’emploi : avoir l’intelligence, plus que l’artificiel | Dossier DOCaufutur

Nous entendons souvent que les nouvelles technologies, l’automatisation, la robotisation, en bref l’ensemble du progrès technologique, va contre l’humanité. La machine remplacera l’humain. Science-fiction et films d’anticipation vont d’ailleurs dans ce sens. Black Mirror ou encore Westworld : les machines deviennent si intelligentes qu’elles se demandent même s’il ne faut pas supprimer l’humain. Ainsi, sans aller jusqu’à Matrix ou Blade Runner, il est courant d’entendre que le progrès technologique détruira nos emplois. La pop culture nous abreuve d’un certain courant de pensée. Pourtant il existe un angle différent pour aborder la technologie. C’est dans ce contexte que l’ACSEL, association de référence de l’écosystème numérique, a organisé la matinée #ReInventWork. Pour montrer comment l’intelligence artificielle peut et doit se mettre au service la croissance de l’emploi en France.

Une table ronde autour d’une question : pour quoi faire ?

La semaine dernière, le 27 novembre, l’ACSEL réunissait quatre intervenants pour prendre le contre-pied de cette défiance technologique. Vincent Lebunetel, Diane Rivière, David Dias et Stéphane Frère se disent tous quatre optimistes et favorables à l’émergence de l’IA dans leurs métiers. Alors, l’IA, pour quoi faire ? Trois réponses sont d’emblée apportées :

  • Améliorer la pertinence des process de recrutement dans l’intérêt des candidats et des entreprises
  • Démocratiser l’accès à la gestion des compétences
  • Développer l’employabilité

« Comment améliorer le recrutement et la gestion des compétences grâce à l’intelligence Artificielle ? »

Pour la DRH France d’ADECCO Group, Diane Rivière, la qualité relationnelle va prendre de plus en plus de valeur. De nouveaux métiers du soin, de l’accompagnement et de la relation vont émerger. Comment s’intéresser à un candidat au-delà de ce qui est exprimé dans son CV ? L’utilisation de l’IA peut amener des moyens de communication pour détecter des qualités de l’ordre du savoir-être. Cela permettrait de regarder le candidat dans la complétude de ses capacités.

En effet, il semblerait qu’injecter de l’IA dans les process de recrutement faciliterait la mise en valeur d’autres compétences.

« Le contenu is the new black » affirme David Dias, global client directeur chez Linkedin, « à l’origine nous voulions apporter de l’intelligence aux cartes de visite, créer des opportunités économiques ».

Aujourd’hui, travailler en projet nécessite de repérer les bonnes personnes avec les bonnes compétences à un instant T. Il existe une émergence des soft skills dont les plus demandés sont la collaboration, la communication orale et le leadership, plus visibles grâce aux nouvelles plateformes.

Et si l’IA renforçait la singularité humaine ?

Quelle que soit la finalité de l’IA, pour qu’elle soit acceptée par tous, il faut que l’interface soit comprise par tous. Et si l’IA aidait à faire monter les gens en compétences ? Il y a une nécessite à soigner l’expérience utilisateur. En effet, un collaborateur va s’engager dans une démarche RH s’il y voit son propre intérêt. Le collaborateur prend finalement l’ascendant sur son propre parcours, nous explique Vincent Lebunetel, cofondateur de Boost.rs. L’IA permettrait de détecter des signaux faibles en faveur du recrutement et dans la gestion de compétences.

« De toute manière il faut désacraliser l’IA; ça fait déjà parti de notre quotidien ! » scande Stéphane Frère, responsable équipe data chez Pôle Emploi. L’IA, possibilité de démocratiser la gestion des talents : « c’est un gain d’autonomie et une ouverture vers un regard nouveau sur des capacités de savoir-être ».

Finalement, l’IA ne remplace pas l’humain. Elle lui permet de décloisonner la réflexion avant de reprendre la main et prendre les décisions.

Singularité humaine et singularité technologique : un nouveau duo ?

C’est en tous cas la question que pose Alexandre Pachulski lors de la keynote finale de la matinée. Selon notre orateur, l’IA est née en 1956 à partir du moment où l’homme s’est posé la question : est-ce qu’une machine peut penser ? Aujourd’hui le défi a relever est celui de la création d’un duo entre singularité humaine et singularité technologique. 47% de nos emplois sont amenés à disparaître dans les prochaines années, et ceux que nous occuperons demain n’existent pas encore ; et c’est peut-être une chance pour nos enfants. Pachulski pointe du doigt la théorie créatrice de Schumpeter en y apportant la question suivante : peut-être que la marche à franchir pour les emplois de demain sera trop grandir pour nous. La question de l’éducation devient alors prioritaire.

De plus, il est encore temps de décider quelle direction prendre, de réfléchir au-delà des cas d’usages de l’IA et de penser ce qu’on attend véritablement de l’IA. Il faudrait essayer. Essayer de penser ce que l’homme a envie de faire dans ce monde. Qu’est-ce qui fait de nous quelque chose d’unique pour pouvoir apporter notre pierre à l’édifice et participer à la société ? C’est en se référant à Hannah Arendt dans la Condition de l’homme moderne que Pachulski conclut cette matinée : « le travail est la meilleure façon de nous réaliser pour trouver notre place dans le puzzle de la société ». C’est l’enjeu d’exploration de nous-mêmes qui s’ouvre à nous avec le développement de l’IA.

 Valentine Levacque pour Docaufutur

Valentine
Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication. C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée. Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent. C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018. Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.

Written by Valentine

Arrivée sur terre il y a quelques lustres, Valentine entre aujourd’hui dans le métier de la communication.
C’est non sans intrépidité qu’elle a intégré la Sorbonne en philosophie après une classe préparatoire littéraire (A/L). Après un mémoire sur la place de l’éthique dans la société actuelle à partir d’Aristote, Valentine poursuit son cursus en éthique appliquée.
Autrement dit elle s’intéresse aux actions des entreprises et des institutions publiques, proposant alors des solutions de conseil afin d’accompagner leurs prises de décision. Au coeur de l’économie numérique, les rouages de la communication autour de l’innovation la passionnent.
C’est pour cela que Valentine a rejoint l’équipe de Tikibuzz, une agence de communication et de marketing, en 2018.
Aujourd’hui, elle a le plaisir de s’aventurer sur le terrain de l’éditique et de la gestion de la communication client, afin de vous proposer chers lecteurs, des reportages et des témoignages pour votre média DOCaufutur.