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Pourquoi les éditeurs devraient-ils tous investir fortement en R&D ? Et pourquoi cela devrait vous concerner – Philippe Filippi, Directeur Général, Compart SER

En matière de traitement des documents électroniques, le choix d’un éditeur ne se décide plus seulement sur ce qu’il sait faire aujourd’hui. Il importe plus de savoir ce que son investissement en R&D lui permettra de faire demain, et de mesurer sa capacité à anticiper les impacts encore difficilement prévisibles d’une digitalisation désormais massive de l’économie.

Pendant de nombreuses années, celles d’une informatique en silos, chaque éditeur pouvait imposer peu ou prou son propre rythme d’innovation à ses clients. Chaque grande discipline de l’informatique d’entreprise, qu’il s’agisse de la gestion financière, de celle des ressources humaines ou même de l’éditique, suivait sa propre route. Et le temps de la convergence paraissait encore loin. Mais les apparences en la matière se sont avérées trompeuses. En quelques années seulement, la convergence et la transversalisation des systèmes d’information se sont considérablement accélérées. Sur le papier, il devient aujourd’hui possible d’automatiser de bout en bout des chaînes d’activité métiers désormais 100 % digitalisées. Face à ces évolutions, il ne s’agit plus pour les éditeurs de distiller l’innovation à un rythme savamment dosé pour entretenir la fidélité de leurs clients. Leur enjeu consiste aujourd’hui à s’adapter à un environnement complexe où tout se transforme en même temps. La vérité est que le monde a changé. La R&D est précisément ce par quoi un éditeur prouve qu’il a pris conscience de l’ampleur de ce changement, et de ce que ses clients attendent aujourd’hui de lui.

La digitalisation de l’économie impose en effet aux entreprises et à leurs fournisseurs, parmi lesquels les éditeurs, de progresser sur deux sujets simultanément. D’un côté, l’accélération du business nécessite de pousser toujours plus loin l’automatisation des tâches, ainsi que les capacités d’analyse de l’information. En la matière, les entreprises s’attendent à ce que tous les éditeurs, toutes disciplines ou spécialités confondues, participent à ce vaste effort de décloisonnement. Pour les éditeurs, l’interopérabilité est incontournable, cela signifie d’abord être en mesure de proposer des interfaces (API, services web…) facilitant la réalisation d’enchaînements de tâches plus ou moins complexes pour répondre des besoins métiers précis. De tels processus doivent pouvoir être créés dynamiquement, à partir d’un référentiel de données nécessairement partagé. Mais il ne s’agit pas seulement de mettre à disposition de l’information. Il s’agit de l’échanger, de se mettre en capacité de partager avec l’environnement informatique de l’entreprise, des données qui n’avaient peut-être jusque-là que peu de sens ou d’utilité, mais qui peuvent, dans ce nouveau contexte, apporter une valeur ajoutée inédite. Les logiciels eux aussi, et donc leurs éditeurs, ont à apprendre à collaborer, à passer d’une posture de compétition à une dynamique de coopétition, si ce n’est de co-construction.

Ces remarques sont particulièrement vraies pour tout ce qui touche au document, dont le rôle central ne se dément pas à l’ère digitale, bien au contraire. Le document, sous toutes les formes que la digitalisation peut lui faire prendre, constitue toujours le principal marqueur de l’accomplissement des processus métiers. Il doit non seulement pouvoir être partagé, mais aussi décortiqué, analysé, recomposé à volonté à partir d’une multiplicité de sources et dans une multiplicité de formats. Et il faut d’ores et déjà anticiper les usages qui pourront en être faits dans le cadre de processus entièrement automatisés (un processus peut être automatisé dès lors qu’il s’appuie sur un ensemble de données fiables pour appliquer son modèle, opérer ses analyses et prendre les décisions). Parce que le document restera le principal vecteur des échanges entre les entreprises, il doit commencer dès aujourd’hui à répondre aux enjeux d’interopérabilité d’une économie de plus en plus orientée écosystèmes.

Sur ce seul sujet du décloisonnement de l’information, il est déjà évident qu’un investissement R&D non seulement important, mais constant est nécessaire. Car chaque nouvelle piste d’usage explorée par les entreprises amène de nouveaux défis pour les éditeurs. Parmi ces défis, deux méritent d’être mis en avant. Le premier concerne la sécurisation. Plus les capacités d’interconnexions se multiplient, et plus l’automatisation s’accentue, plus la sécurisation des échanges, et donc des documents, devient un enjeu majeur. Dans une perspective systémique, celle-ci ne peut d’ailleurs plus être envisagée par chaque éditeur isolément. Là aussi, il devient nécessaire de prendre en compte l’ensemble de l’écosystème de plateformes d’échanges ou de traitement qui auront à connaître de ce document tout au long de son cycle de vie. L’investissement en R&D est non seulement indispensable, mais il doit aussi être collaboratif, connecté au reste de l’industrie et aux préoccupations des clients, voire des clients des clients…

Car plus encore qu’hier, et c’est le troisième effet majeur de la digitalisation, les entreprises comptent sur leurs éditeurs pour leur apporter des idées neuves à mettre au service de leurs propres clients en termes de simplification des usages. Plus la digitalisation avance, plus elle implique des entreprises de plus petite taille, ou les consommateurs finaux. A eux de fournir l’information demandée, de valider le contrat ou le bon de commande… Or, tous ces actes essentiels passent bel et bien par des documents, ces derniers devant le principal objet des efforts stratégiques de simplification des entreprises vis-à-vis de leurs clients et partenaires. Parce que la digitalisation a quelque chose de viral, les entreprises de plus petite taille sont aussi de plus en plus demanderesses de solutions adaptées à leurs enjeux spécifiques et accentuent la pression sur les éditeurs. Demain, en s’appuyant là encore sur une R&D collaborative et ouverte, il faudra être capable de répondre à leurs défis particuliers, en leur apportant toujours plus de valeur ajoutée autour du document et en simplifiant encore plus les processus documentaires.

Philippe Filippi, Directeur Général, Compart SER

Corinne
Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès. Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication. Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.

Written by Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès.
Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication.
Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.