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Quel modèle alimentaire pour demain ?

Les données agricoles et la digitalisation au cœur de l’avenir des chaînes agro-alimentaires

A l’occasion de la publication de la revue Demeter 2021 «  Produire et se nourrir : le défi quotidien d’un monde déboussolé« , ouvrage de référence sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement durable dans le monde, Jérémie Wainstain, fondateur et CEO de Thegreendata et contributeur de l’ouvrage, est revenu sur les grands enjeux du partage des données pour l’avenir du monde agricole et alimentaire : pérennité économique des filières, dynamisme des territoires ruraux et autonomie alimentaire.

A la tête de Thegreendata qu’il a créée il y a six ans, Jérémie Wainstain est un expert de la valorisation des données au sein des chaînes agricoles et alimentaires. Fondé sur ses missions auprès de différents acteurs de ces filières, son constat est sans appel : le secteur agro-alimentaire a à peine amorcé le virage de la digitalisation engagé par la plupart des autres industries et services.

« Les chaînes alimentaires ne se sont pas encore organisées pour partager et échanger leurs données, explique Jérémie Wainstain. Et pourtant les données représentent un triple enjeu stratégique pour l’ensemble de ces chaînes, de l’agriculteur au distributeur, en passant par les collecteurs, les transformateurs et les industries agro-alimentaires : un enjeu de survie, un enjeu de dynamique territoriale et enfin un enjeu citoyen portant sur nos modèles alimentaires. Les décideurs de ce secteur, les élus et responsables territoriaux et les politiques publiques sont concernés« .

Le partage des données, une condition de pérennité de secteur agro-alimentaire

Depuis près de 40 ans, de nombreux acteurs de l’industrie ou des services se sont organisés afin de faciliter l’échange de données et créer de la valeur pour tous.

L’agriculture et les chaînes alimentaires, pour leur part, amorcent à peine aujourd’hui ce virage digital, indispensable à leur viabilité à long terme.

Les données permettent d’optimiser toute la chaîne de valeur agricole. Elles permettent à ses acteurs de développer leur performance économique pour investir et innover ; d’accroître leur capacité de résilience, pour surmonter les crises et autres aléas, si nombreux dans le domaine agricole ; enfin, les données permettent de nourrir les indicateurs nécessaires à la réduction de leur empreinte environnementale répondant ainsi aux attentes légitimes des consommateurs, des citoyens et de leurs partenaires économiques et financiers.

Le partage des données, moteur de vitalité des territoires ruraux

Un secteur agro-alimentaire plus collaboratif c’est une agriculture et un territoire plus dynamiques. Moins soumise aux risques et mieux rémunérée, l’agriculture peut être préservée, favorisant le développement d’emplois locaux de première transformation et d’industries, générant ainsi un impact social et économique vertueux. Une agriculture transformée et maintenue dans les territoires, ce sont aussi des paysages préservés, une biodiversité accrue, des sols respectés et des eaux de meilleure qualité.

Le partage des données pour choisir nos modèles alimentaires de demain.

Si les chaînes agricoles et alimentaires ne parviennent pas à valoriser leurs propres données, ce sont d’autres qui s’en chargeront pour elles. Les géants numériques, asiatiques et américains, n’ont pas attendu les Européens pour créer des plateformes mutualisées de données alimentaires ou agricoles, intégrant agriculteurs, transformateurs et distributeurs. Déployées en Europe, de telles plateformes y importeraient certainement les modèles de production qui leur sont associés, asiatiques ou américains d’agriculture intensive et industrialisée, très différents des modèles européens.

Rassembler nos filières autour de leurs données et maîtriser la digitalisation des chaînes alimentaires, c’est choisir le modèle agricole et alimentaire que nous souhaitons pour l’avenir et maintenir notre autonomie alimentaire”, conclut Jérémie Wainstain.

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.