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Le numérique met l’interaction au cœur de l’éducation – Par Sonia Ouaknine-Hadjadj, Country Manager France, ViewSonic

Le web a fêté ses 30 ans cette année et depuis, les ordinateurs portables et autres appareils numériques sont entrés dans le quotidien de millions de personnes. Pourtant, dans le secteur de l’enseignement, l’usage des outils numériques est loin d’être aussi mature. Pendant longtemps, la doctrine était, notamment dans les filières générales : cachez ces technologies que je ne saurais voir. L’informatique restait cantonnée au monde productif de l’entreprise, et n’était pas perçue comme un outil de performance pour les supports de cours, et encore moins une fenêtre ouverte sur les savoirs.

Pourtant, les années 1990 ont tout de même connu des révolutions de taille en termes d’équipement et de comportements : la microinformatique est arrivée dans les foyers, de même que la connexion forfaitaire à prix abordable. Au même moment, les espaces scolaires se sont dotés de lieux de connexion illimitée et le prix d’accès aux ordinateurs portables a considérablement baissé. Mais le fossé n’a cessé de grandir entre l’informatique de l’espace privé qui permettait aux élèves une ouverture vers le monde, et un milieu scolaire qui restait cantonné au format de la salle de classe où seule la parole professorale et le livre papier faisaient foi. Allez comprendre !

La pédagogie par l’image et l’interaction

Bien sûr, il existait des moments et moyens d’interaction enseignants-élèves autour de l’informatique, mais ils étaient encadrés différemment et ne tenaient pas compte des particularités du monde digital : la possibilité de dupliquer, de créer des scénarii, de l’animation… En France, la situation est ambiguë : autant le numérique a servi à exploiter très tôt l’immense patrimoine culturel (les fameuses visites virtuelles du château de Versailles sur CD-Rom), autant l’usage du numérique lui-même comme support d’enseignement a pris du retard.

Par exemple, où en est-on de la réalité virtuelle ou de la réalité augmentée pour rendre les cours plus immersifs et prenants ? Il ne s’agit pas de gadgets mais d’expériences pédagogiques à proprement parler : une plongée dans la matière du cours a plus de chance d’être comprise et retenue qu’un cours classique transmis de manière verticale.

Les élèves ont changé d’attitude et de comportement

On le sait, les comportements des élèves ont changé en profondeur en quelques années à peine, et cela a des conséquences majeures sur la manière d’enseigner. Le support visuel est un moyen incontournable pour capter et maintenir l’attention, les éditeurs de manuels scolaires en sont désormais conscients. Mais il faut aller bien au-delà du manuel rempli de belles images accolées à du texte. Les jeunes vivent dans un mode d’images mouvantes, d’échanges et d’interactivités permanentes.

En observant une classe d’enseignement supérieur en action, on s’aperçoit que les élèves dialoguent entre eux et avec le professeur. Ils créent des projets de manière collaborative, effectuent des recherches sur leurs propres ordinateurs et tablettes en temps réel, ils soumettent des exemples au professeur… Certains, pour gagner du temps, photographient le tableau où le professeur écrit, permettant d’écouter et de d’échanger en même temps sur le sujet, enrichissant ensuite leurs cours avec des schémas et des vidéos lors de leurs révisions.

De nouveaux outils au service d’une nouvelle pédagogie

Si les élèves travaillent et interagissent différemment, c’est parce qu’ils ont en leur possession des outils dont ils disposeront dans le monde professionnel : un smartphone, un ordinateur ou une tablette et une connexion Internet suffisante. Il est donc temps d’intégrer ces nouvelles compétences dans la manière d’enseigner.

On le sait depuis longtemps mais le cours magistral s’essouffle pour des raisons évidentes : l’attention est fluctuante et a besoin d’être conquise et entretenue. Désormais, la compétition pour l’attention est plus forte que jamais, avec des élèves plus que jamais distraits par les smartphones et tablettes.

Le maître-mot pour ramener l’attention ? C’est l’interaction ! En impliquant les élèves, on obtient plus d’échanges riches et une meilleure mémorisation des éléments clés du programme.

L’arrivée des écrans tactiles interactifs a permis d’enrichir l’interaction entre l’élève et la matière enseignée, mais aussi avec la classe elle-même : la visualisation technique des étapes est rapide lors de l’exposition par le professeur et l’exercice en pratique guidée devient nettement plus vivant. Mieux encore, le professeur peut de nos jours avoir un rôle de chef d’orchestre en interagissant avec l’ensemble des supports numériques des élèves : valider, mettre en avant et partager la solution ou le texte de ses élèves pour ouvrir la discussion.

Le numérique permet d’aller au-delà de la salle de classe

Si le cours magistral se meurt, il faut revoir les interactions et créer du tempo : temps de démonstration et d’exposition, temps de partage avec le professeur et de validation des acquis, temps de partage entre élèves sous forme de mise au défi ou d’échanges en situation.

On peut aussi envisager d’exploiter l’outil numérique hors de la salle de classe. Le cours, c’est quelque chose que l’on fait, et non un lieu où l’on va. La leçon devient alors pervasive et dépasse le lieu. Un cours de géologie sous forme de jeu de piste sur tablettes en milieu naturel où les élèves doivent chasser en photo des éléments précis aura un impact fort et une meilleure assimilation que quelques illustrations au milieu d’un texte. Et pourquoi pas des cours en visioconférence pour les élèves à distance ou en situation de handicap ?

N’en déplaise aux conservateurs pour qui l’apprentissage « par cœur » vaut mieux que la consultation du savoir. Il se pourrait d’ailleurs que la nouvelle génération apprenne davantage et mieux. En utilisant l’outil pour capter l’attention, créer des moments d’interaction et de lien direct, les nouveaux outils numériques sont peut-être la clef d’un savoir transmis de manière plus sûre et durable.

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.