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La blockchain ouvre de nouvelles perspectives dans le milieu de la santé – Par Venky Ananth, vice-président, directeur régional, santé, Infosys Ltd

Le secteur de la santé connaît actuellement une évolution marquante : sa transition technologique bien sûr, mais aussi une nouvelle approche économique[1]. Face à l’évolution constante des besoins des patients, des données démographiques et des réglementations, le secteur de la santé doit être ouvert à de nouveaux outils et technologies[2] susceptibles de l’aider à gagner en qualité, en rapidité et en efficacité. La blockchain fait partie des technologies émergentes qui ont démontré leur intérêt pour le secteur.

La blockchain pour le secteur de la santé

Depuis 2009, après l’introduction du bitcoin, la blockchain connaît un succès considérable – son potentiel semble énorme. Tous les secteurs – la banque, les sciences de la vie, la grande distribution, les télécommunications, etc. –simplifient et améliorent d’une manière ou d’une autre leurs processus métier en tirant parti des caractéristiques uniques de la blockchain. Avec la blockchain, nous passons de l’Internet des informations à l’Internet de la valeur.

Chaque blockchain est constituée de blocs d’informations horodatés et organisés selon un ordre chronologique dans une chaîne. Chacun de ces blocs contient des jeux de données spécifiques. Dans le secteur de la santé, il peut s’agir de données démographiques sur les patients, leurs soins, le suivi des consultations ou de leur état de santé. Ces données, également appelées ressources, sont transférées sur le réseau de la blockchain pour que les participants puissent les utiliser. Un réseau de blockchain peut réunir les soignants, le corps médical, les établissements de santé, les assurances ou même la Sécurité Sociale.

Alors que les informations de santé sont actuellement stockées sur différents systèmes[3] qui ne communiquent pas forcément entre eux (établissements de santé, médecins personnels…), dans la blockchain, elles sont décentralisées, disséminées et accessibles par les patients et/ou d’autres parties prenantes autorisées dans le milieu de la santé, selon les cas. Autrement dit, les données ne sont plus la propriété d’un seul établissement, et c’est grâce à l’architecture de la blockchain, et à sa répartition sur différents systèmes.

De données fragmentées aux informations complètes sur les patients

Le secteur de la santé est confronté à de nombreux défis que la technologie de la blockchain peut permettre de relever efficacement. L’un des principaux est l’accès à point nommé à des informations complètes sur la santé des patients. La blockchain sécurise ces données en numérisant l’identité des patients et les informations associées, et en les distribuant dans un registre. De plus, le personnel autorisé peut actualiser ces informations en temps réel via le réseau sur lequel elles sont distribuées.

Le fait que les données des patients aient la particularité d’être fragmentées constitue un autre défi ; elles sont uniquement centralisées et stockées là où est suivi le patient. Ainsi, si un patient change de médecin, le nouveau spécialiste n’a pas accès aux informations sur son précédent traitement. Sans parler des données générées par les patients via l’Internet des objets (IoT), à savoir les accessoires connectés, qui sont stockées dans un autre silo. Or, lorsque les informations sont cloisonnées, les médecins peuvent difficilement prodiguer les bons soins aux patients. La blockchain offre des possibilités de stockage et de partage répliqués et décentralisés via les réseaux. Elle collecte les informations générées par différentes parties prenantes pour un patient et les met à la disposition de toutes les personnes autorisées à y accéder, telles que les médecins de différents établissements de soins ou d’autres professionnels de la santé.

La transformation en cours des infrastructures de santé, avec entre autres la création des GHT[4],  souligne la difficulté d’uniformiser le traitement de données disparates et hétérogènes. En effet, chaque établissement a souvent choisi sa propre solution de traitement des données, au niveau de l’ensemble de la structure ou service par service et tous ces systèmes sont parfois incompatibles entre eux.

L’unification du traitement des données lors de regroupement d’établissements et la communication avec le personnel médical à l’extérieur des organisations de santé est un challenge important à relever pour la transformation nécessaire du secteur.

L’interopérabilité à travers la blockchain permettra ainsi d’avoir non seulement des dossiers patients à jour en temps réel, mais également de pouvoir utiliser le volume de données présent pour en faire des analyses statistiques qui peuvent déboucher sur de nouvelles approches du parcours de soin, plus précises et plus efficaces.

La blockchain offre au secteur de la santé une occasion unique de réduire la complexité de l’écosystème, de faciliter la collaboration de différentes parties prenantes et de renforcer la relation de confiance entre elles, mais aussi de créer un registre distribué, sécurisé et infalsifiable.

 

[1] https://www2.deloitte.com/fr/fr/pages/sante-et-sciences-de-la-vie/articles/etude-sante-2017.html Survey by Deloitte on French citizens and health. In the 3rd part : French aspire to change the roles of stakeholders. State would regulate, Social Security could focus on long term sickness while everyday issues could be covered by private health insurances. And private health insurance (personal or corporate) would help cover care that are not/badly covered bu Social Security

[2] https://www.bearingpoint.com/fr-fr/notre-succes/publications/de-la-sante-a-l-e-sante/ Bearing Point POV on the evolution of French health to e-health. If e-health is already active for prevention, it is now coming to the care system and health organisation.

[3] http://healthcare.orange.com/fr/Live/Dossiers/2017/Dossier-L-hebergement-des-donnees-de-sante Orange Healthcare information on the new law for hosting health data. New tools like digital files, IoT, health apps, organisations, practionners, labs, all collect and have to share medical data.

[4] https://solidarites-sante.gouv.fr/archives/archives-presse/archives-communiques-de-presse/article/marisol-touraine-officialise-la-creation-des-135-groupements-hospitaliers-de Press release from the Ministry of Health announcing the creation of 135 Regional Hospital Groups to cover the 850 public hospitals over France.

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.