Dans le cadre de la transformation digitale de notre société, le sujet du stockage des données semble être un enjeu entrepreneurial majeur
Nous avons eu le plaisir d’être invités au premier afterwork d’Amazon web services (AWS) dédié aux enjeux de sécurité et de conformité du Cloud, le lundi 4 juin 2018 ; l’occasion pour nous de nous pencher sur l’actualité du cloud computing.
Malgré la qualité de la présentation organisée par l’agence Weber Shandwick, nous avons été surpris par le peu de participants. Ceci nous amène à nous interroger sur la notoriété des services d’AWS et de sa sphère d’influence. L’utilisation du Cloud est-elle la grande tendance de notre temps ?
AWS, des fonctionnalités à la demande du client
En fait, depuis 2006 (12 ans déjà), AWS est une plateforme sécurisée de services dans les nuages. Son objet: mettre à disposition des clients de la puissance de calcul et des fonctionnalités de stockage. Tels des fournisseurs de bricks de Lego, leur mission est de vendre les bricks correspondant aux besoins de chacun des clients. Ces derniers étant définis en temps réel et à bas coûts.
Les deux porte-paroles AWS spécialistes du sujet, Julien Lépine, manager des architectures de solutions, et Bertram Dorn, spécialiste sécurité, qui animaient l’afterwork, insistent sur les questions fondamentales de réglementation et de propriété des données.
« Dans une optique de transparence complète des infrastructures, le client peut savoir ce qu’il a stocké à 100% ; ses données sont hautement disponibles tout en restant dans une zone de disponibilité définie. Si le client veut déplacer ses données dans une autre région, c’est une option ».
L’offre Cloud d’AWS semble alléchante (« on demand, available, uniform & pay as you go »), mais la filiale d’Amazon adhère-t-elle au challenge légal de protection des données lorsqu’ils nous assurent une sécurité du réseau de stockage et de diffusion ?
Il semblerait que l’un des arguments phares d’AWS soit l’adoption du modèle de responsabilité partagée. AWS est en charge de la sécurité de l’infrastructure Cloud. Mais c’est au client d’assumer la responsabilité de la sécurité dans le Cloud même, en fonction des fonctionnalités choisies.
L’ouverture de la nouvelle région AWS EU en région parisienne est récente (2017). Ainsi l’offre Amazon a encore le temps de se faire connaitre des développeurs, startups, entreprises ou encore des administrations publiques.
Une cloudification sans concurrence ?
Après enquête, nombreux sont les acteurs de l’écosystème du stockage de données qui se demandent si l’approche globale d’AWS est éthique dans la mesure où l’entreprise se positionne comme seul gardien capable d’assurer la protection de l’infrastructure Cloud. Le géant Amazon viserait-il le monopole de la cloudification des systèmes d’informations ? L’acteur historique Akamai semble dépassé et distancé de loin, reste alors CloudFlare Workers ou encore Microsoft (pour n’en citer que très peu). Ce dernier pose d’ailleurs la question du monopole de la gestion du cloud computing par Amazon. Le GAFA fait figure de favori vis-à-vis du gouvernement américain comme en témoigne le contrat de 600 millions de dollars avec la CIA.
Cette position de leader sur le marché inquiète. A l’heure des scandales sur les données personnelles avec par exemple l’affaire Cambridge Analytica chez Facebook, Amazon clame l’assurance d’une protection des données et l’application du RGPD en Europe. Cependant certains se demandent s’il ne s’agit pas d’un pacte faustien. Comment s’assurer vraiment que les données des entreprises ne soient pas divulguées par le géant du web ?
Au-dessus du Cloud, la politique
Notre gouvernement (français) s’intéresse de plus en plus au stockage des données. Il semblerait alors que le sujet ne soit plus réservé aux entreprises. Dans cet ordre d’idée, le secrétaire d’Etat en charge du numérique, Mounir Mahjoubi, ouvrira la journée de tables rondes et de conférences de la quatrième édition de la Cloud Week le 3 juillet prochain à Paris. Le député de l’Essonne et mathématicien Cédric Villani a également prévu d’animer une Keynote. Aujourd’hui le Cloud parait être un levier d’innovation pour nos entreprises et une alternative au stockage physique interne des systèmes d’informations. Reste à savoir si les fournisseurs de Cloud sont bien en phase totale avec le nouveau règlement général européen sur la protection des données.
Valentine Levacque pour DOCaufutur 
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