Le cadre de l’entreprise semble devenir une préoccupation majeure des entreprises aujourd’hui. Durant la table ronde organisée par le magazine Green Innovation, la question de l’entreprise libérée a fortement fait débat. Cette nouvelle forme d’entreprise est-elle idéale ? Pourrait-elle révolutionner nos méthodes de management ? L’entreprise libérée est-elle un modèle applicable à toutes les entreprises ?
Le concept de l’entreprise libérée permet de laisser une plus grande autonomie au collaborateur. Le concept se base notamment sur la confiance et l’absence de contrôle et de surveillance des collaborateurs. Comme le démontrait F. Bonnifet, il faut accepter que dans une entreprise 2% ou 3% des collaborateurs seront inactifs et non-productifs. Cela ne justifie pas pour autant un système de contrôle globalisé de l’entreprise. D’ailleurs, un tel contrôle à tendance à faire peser une pression sur les autres collaborateurs qui sont productifs et sérieux. L’entreprise libérée serait donc un modèle construit en opposition aux structures classiques et aux hiérarchies militaires des entreprises d’aujourd’hui.
L’entreprise libérée, critiquée :
Pourtant l’entreprise libérée n’est pas au goût de tous y compris Ferdinand Richter, Country Manager d’Ecosia. Ce dernier nous avertit sur les nouvelles méthodes des entreprises libérées et leurs caractéristiques qui peuvent être créatrices de stress. En effet, il semblerait que la confiance donner aux collaborateurs soit responsabilisante. Cette responsabilisation peut souvent être source de stress pour certains collaborateurs. Richter souligne également que l’entreprise et le manager ne doivent jamais perdre de vue qu’une entreprise est faite d’individualités et de personnalités différentes.
Comme la société, l’entreprise se doit de prendre en compte les différences culturelles et personnelles de ses collaborateurs. Certains peuvent et veulent être autonomes alors que d’autres ont besoin de suivis réguliers et de structure. Dans ces derniers cas, la hiérarchie n’est pas un ennemi mais un support au bien-être du collaborateur. Il apparait ainsi que l’entreprise libérée ne peut pas être dénuée de structure et de cadre clair et précis. Elle doit donc être flexible et adaptable pour être le plus inclusive possible.
Un modèle unique impossible :
Ce que met en évidence l’intervention de Ferdinand Richter est bien plus important et intéressant. En fait, il démontre qu’il ne peut y avoir un modèle unique de management pour tous ou pour toutes les entreprises. Certains intervenants ajouteront à cela l’incompatibilité de ce type de modèle avec les grandes entreprises. En effet, la conduite du changement et les transformations managériales de ce type demandent du temps que n’ont pas les grandes entreprises. Pourtant, si elles adoptaient une vision sur le long terme elles constateraient que ces changements et ces investissements sont capables de booster la productivité d’une entreprise.
Pour cette raison, certains intervenants ont mentionné d’autres caractéristiques de l’entreprise qui peuvent favoriser le bien-être en entreprise. Ce fut le cas de Jean-Michel Mépuis, qui a mis en évidence l’importance de la notion de sens comme moteur d’une vision et de l’action d’une entreprise. Ce sens doit être donné par le chef d’entreprise et relayé au quotidien par les managers qui ont un rôle primordial et parfois mal compris au sein de l’entreprise.
Cela nous amène donc à réfléchir sur le manager dans l’entreprise du 21ème siècle. A-t-il de nouvelles responsabilités ? Les qualités d’un manager sont-elles différentes aujourd’hui ? Quels nouveaux outils sont à la disposition des entreprises et des managers pour améliorer la qualité de vie au travail ?