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L’éthique dans le digital : une question de survie – Par Martial Delpuech, hub One

La nouvelle réglementation sur la protection des données (RGPD) siffle la fin de la récréation digitale. Si ce n’est pas déjà fait, les entreprises ont intérêt à inscrire la réflexion éthique dans leur stratégie globale pour ne pas disparaître à terme.

Le 25 mai 2018, toutes les entreprises européennes doivent se conformer au nouveau Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD / GDPR). Cette réponse juridique à l’évolution numérique de la société renforce les droits des utilisateurs sur leurs données personnelles et contraignent davantage les organisations dans le traitement de la data collectée.

Fait notoire, la nouvelle réglementation insiste sur la valeur morale (ou éthique) des entreprises détentrices de données personnelles. Les textes indiquent que les données collectées doivent être « adéquates, pertinentes, limitées, exactes, à jour » et traitées de manière « licite, loyale, transparente » (Article 5 du RGPD). Cela va certes mieux en le disant, mais cette précaution morale en dit long sur la curée digitale qui sévit depuis quelques années.

Trahir la confiance de l’utilisateur est suicidaire

Avec la miniaturisation des technologies et la suprématie de l’électronique, il devient plus difficile pour un utilisateur lambda d’appréhender la manière dont son produit fonctionne ou d’intervenir lui-même dans la modification de ses caractéristiques. Prenons l’exemple de la voiture : lorsque tout était mécanique, l’automobiliste pouvait soulever le capot, contrôler le bon fonctionnement du véhicule, identifier les parties défaillantes et remplacer les pièces défectueuses le cas échéant. Aujourd’hui, la couche mécanique est recouverte d’une couche électronique, plus difficile d’accès, qui est elle-même recouverte d’une couche digitale dont les algorithmes échappent totalement à la maitrise de l’utilisateur.
Dans un tel contexte, l’utilisateur n’a pas d’autre choix que d’avoir une confiance aveugle dans l’entreprise qui produit le bien ou le service consommé. Par effet miroir, cette confiance confère à l’entreprise une responsabilité de loyauté envers ses clients utilisateurs. Ce que je veux dire par là, c’est que la valeur morale (ou éthique) d’une entreprise ne doit pas être une réponse à une nouvelle contrainte règlementaire. La réflexion éthique de l’entreprise doit s’inscrire dans sa stratégie globale et imprégner fortement son ADN. Il en va aujourd’hui de sa crédibilité et de sa pérennité économique. Tromper ses clients sur le type de données collectées et sur l’usage qui en est fait est donc tout simplement suicidaire. L’agence Cambridge Analytica illustre bien ce fait.

La maturité technologique doit se doubler d’une maturité RSE

Dans l’univers des objets connectés, du data marketing et de l’intelligence artificielle, la tentation d’écarter (consciemment ou inconsciemment) la composante humaine de l’équation au profit des extraordinaires capacités du digital est extrêmement forte. De mon point de vue, seule la réflexion RSE de l’entreprise est en mesure de contrecarrer les initiatives maladroites des apprentis sorciers du numérique. De l’éco-conception des produits à la gestion responsable des relations interprofessionnelles, en passant par la publication d’une charte éthique et par une expérience client transparente, les opportunités pour les Directions d’entreprises de développer l’éthique de leur organisation sont aussi nombreuses qu’innovantes. Parions que dans les prochaines années, avec l’évolution de la maturité technologique et informationnelle de la société, la maturité éthique des organisations sera un critère discriminant dans les relations commerciales, économiques et technologiques entre partenaires. Question de sécurité !

Par Martial Delpuech, Directeur Communication Externe et Marketing Opérationnel de Hub One

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.