Ne nous laissons pas distraire par les gadgets présentés à Vegas, la vraie innovation est du côté de l’architecture logicielle
Par Luc Mathiot – VP product engineering Southern Europe, Sage
Le monde entier a été émerveillé par les nouveaux gadgets présentés récemment au Consumer Electronics Show de Las Vegas. Mais ne nous laissons pas berner en pensant que l’innovation technologique en 2018, ce sont les voitures connectées, les robots parlants et les smartphones à reconnaissance faciale. Bien que ce soit l’aboutissement concret du travail de milliers d’ingénieurs, les appareils que vous trouverez au pied du sapin à Noël prochain, seront assez similaires à ceux présentés cette semaine. En réalité, l’innovation portera sur les logiciels développés pour connecter ces appareils, et sur les nouvelles formes de développement des logiciels qui font que tous les terminaux seront connectés, qu’ils soient lancés en 2019, 2020, 2021 et au-delà.
Dans cette optique, voici cinq tendances logicielles à suivre de près en 2018.
1. La montée en puissance du cloud
Le cloud a changé la donne pour les consommateurs et les entreprises du monde entier au cours de la dernière décennie. Cependant, cette année, nous verrons le marché des plates-formes Cloud se positionner davantage sur les bénéfices clients plutôt que sur leur capacité technologique.
Les plates-formes cloud sont rarement des plates-formes purement technologiques, on pourrait les décrire plutôt comme des applications cloud privilégiant une expérience centrée sur l’utilisateur, comme l’expérience proposée par les apps. L’iPhone d’Apple a été à l’origine de ce concept d’applications cloud, et Salesforce l’a rendu accessible aux entreprises avec sa plate-forme Lightning (i.e. Force.com) et AppExchange. Microsoft, avec Office 365 et certains composants d’Azure, va également dans ce sens. Enfin, il faut garder un œil sur Facebook et Google qui proposent des expériences clients uniques.
Ce changement signifie qu’en 2018, le choix d’une plate-forme dans le cloud ne sera que partiellement motivé par des considérations technologiques ; les applications choisies sont celles qui permettront d’accéder à de nouveaux clients, à de nouveaux marchés. Cela devient tout aussi important pour un éditeur de logiciels que les avantages technologiques qu’une plate-forme peut offrir.
2. La fin annoncée des architectures logicielles monolithiques
Auparavant, les logiciels étaient conçus pour une plate-forme technologique donnée, tirant parti des caractéristiques spécifiques à cette plateforme, ce qui se traduisait en progiciels monolithiques. Le passage à des plates-formes centrées sur l’expérience client rend cette approche moins attrayante car elle crée un dilemme. Quand on développe une application sur une plate-forme donnée, qui ne fonctionnera jamais que dans cet environnement ; elle est alors forcément conçue de manière monolithique, par conséquent, elle manque de flexibilité architecturale pour proposer l’expérience client attendue par le marché. Attendez-vous à voir ce débat au cœur des développements du monde entier cette année.
3. Etendre la vision logicielle à des micro-services et des API
La migration massive vers des API et des micro-services signe la fin des architectures monolithiques. L’ « API-fication » est une approche architecturale qui permet la création d’interfaces entre deux logiciels pour permettre aux utilisateurs d’accéder à des fonctionnalités ou données supplémentaires. L’architecture micro-services est une approche architecturale qui consiste à désassembler un logiciel en un ensemble de services indépendants qui sont développés, déployés et maintenus séparément.
C’est la vision et la stratégie à long terme que porte Sage Business Cloud, une plate-forme et un écosystème de services pour les entreprises de toutes tailles, à travers une gamme de solutions verticales. À long terme, la technologie abandonnera complètement la notion de logiciels et passera à une architecture entièrement composée de micro-services, comme Amazon l’avait envisagé à l’origine en réassemblant son application de commerce électronique Amazon.com avec les modules de base d’Amazon Web Services.
4. L’abandon des infrastructures classiques pour un modèle sans serveur piloté par des événements
Les micro-services ont besoin d’une infrastructure pour fonctionner sur une couche généralement appelée « Platform as a service » (PaaS). 2018 verra un changement générationnel du PaaS vers des environnements « sans serveur », une technologie dans laquelle le fournisseur de cloud computing gère dynamiquement l’allocation des ressources machines. Les applications « sans serveur » ne nécessitent pas la fourniture, le dimensionnement et la gestion des serveurs, la tarification est basée sur le traitement réel consommé et non sur la capacité fournie. Amazon Lambda et Microsoft Azure Functions en sont deux exemples. La suppression des serveurs et les modèles de programmation pilotés par des événements vont révolutionner l’architecture logicielle. C’est la recette secrète qui se cache derrière nombre des innovations technologiques qui font la une des journaux à Vegas. Pourtant, elle n’est pas sans controverse ; un observateur du marché a fait remarquer que « la suppression des serveurs est l’une des pires formes de verrouillage propriétaire que nous n’ayons jamais vues dans l’histoire de l’humanité« . Des mots forts peut-être, mais qui illustrent l’impact du changement qui traverse le monde du logiciel.
5. Nouvelle donne des modèles de distribution
Avant, les vendeurs d’ordinateurs jouaient un rôle clé dans la mise sur le marché de composants technologiques tels que les systèmes d’exploitation ou les logiciels, dont dépendaient les éditeurs de logiciels. Demain, les différents équipements (PC, tablettes, smartphones …) et la plate-forme logicielle ne seront plus liés, par conséquent, l’éditeur de logiciels prendra une part plus importante dans la chaîne de valeur. Par exemple, Office 365 est maintenant entièrement intégré dans certaines solutions Sage Business Cloud.
Tout cela contribue à rendre la technologie plus intelligente, plus connectée et apporte plus de valeur pour les utilisateurs. Pour Sage, cela nous aide à remplir notre mission qui consiste à faciliter la vie de nos clients, de la startup, à la PME ou l’ETI. Quand, chez Sage, nous parlons de « comptabilité invisible », tirant parti de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage machine et de la programmation neurolinguistique – c’est l’innovation sur l’architecture logicielle et en développement applicatif qui rend tout cela possible.