Selon le cabinet d’étude IDC, le marché mondial de l’Internet des Objets devrait tripler d’ici à 2020 pour atteindre les 1 500 milliards d’euros et 50 milliards d’objets connectés[1]. Initialement développé pour l’industrie, l’Internet des Objets (IoT) commence déjà à chambouler les habitudes des consommateurs, notamment en matière de sécurité. En étendant la portée d’Internet à des appareils qui n’étaient jusqu’alors pas connectés, un paradoxe apparaît : même si ces objets connectés deviennent potentiellement « à risque », avec la possibilité d’une intrusion au sein de données personnelles, ils apportent aussi une sécurité additionnelle considérable. Avec l’IoT, des objets et habitudes de notre quotidien vont devenir obsolètes et seront remplacés par d’autres.
Cette affirmation peut laisser dubitatif. Et pourtant, voici 4 pièces à conviction de ce bouleversement. Cartes de crédit, mots de passe, clés de voiture ou de maison et pièces d’identité sont en passe de faire partie du passé.
Objet du passé n°1 : Les cartes de crédit
Avec l’IoT, des services comme ApplePay, Android Pay ou PayPal, permettent une authentification numérique et rendent la carte physique inutile pour compléter une transaction, que ce soit en ligne ou dans des points de vente physiques. Du coup, est-il encore vraiment nécessaire de posséder une carte bancaire ?
Objet du passé n°2 : les mots de passe et les codes PINs
Qu’il s’agisse d’un mot de passe alphanumérique complexe ou d’un code PIN à 4 chiffres, un grand nombre de personnes réutilisent le même mot de passe pour accéder à divers services ou applications, parfois même les écrivent sur un bout de papier pour ne pas les oublier. Pour tenter de lutter contre ce risque, la banque britannique Halifax a mis en place un pilote de banque en ligne qui utilise les battements du cœur comme signe d’authentification : un bracelet électronique reconnaît le rythme cardiaque spécifique à chacun, via un signal d’électrocardiogramme unique, et authentifie l’accès et les transactions bancaires.
Le système bloque l’accès si l’utilisateur ne porte plus son bracelet, ou si l’électrocardiogramme n’est pas reconnu. Selon Halifax, cette technologie est supérieure aux empreintes digitales et à la reconnaissance par l’iris car le rythme cardiaque fournit naturellement une bien meilleure identification et donc une plus grande protection contre les intrusions et falsifications.
Objet du passé n°3 : les clés de voiture ou de maison
A l’ère de l’Internet des Objets, Il est désormais possible de repenser les systèmes de verrouillage. Qu’il s’agisse d’une maison ou d’une voiture, ouvrir ou fermer une porte peut se faire via un capteur d’empreintes digitales sur un téléphone mobile. L’authentification se fait alors par Bluetooth ou tout simplement en se trouvant à proximité du véhicule ou de l’habitation. Avec l’IoT, on peut même verrouiller son vélo de cette manière pour 50 euros environ.
Objet du passé n°4 : les pièces d’identité
La biométrie est d’ores et déjà une méthode éprouvée en matière d’identité. La plupart des passeports incluent désormais des données biométriques. Celles-ci peuvent être communiquées à distance lors de la vérification d’une identité, ce qui rend redondant les pièces d’identité, passeports et autres documents physiques d’identification. Des inconvénients subsistent cependant avec la biométrie. Car si un mot de passe piraté est facile à changer, il est impossible de modifier son empreinte digitale ou son rythme cardiaque !
L’avènement de l’Internet des Objets peut tour à tour faire peur ou fasciner. Ma conviction est que les bénéfices apportés surpasseront largement les inconvénients. Consommateurs et entreprises ont beaucoup à y gagner, notamment en matière de protection et de sécurité. Partout où l’authentification et la confirmation d’identité sont nécessaires, l’Internet des Objets jouera un rôle. Les changements sont déjà visibles dans le secteur bancaire, la grande distribution ou la santé. Pour en tirer le meilleur parti, il s’agit pour chacun de se préparer à ce changement culturel important.
[1]Estimation réalisée par l’étude du cabinet International Data Corp (IDC) sur l’Internet des Objets en juin 2015.