Selon une enquête publiée par Enterprise Management Associates début août, 90,7 % des DSI interrogés s’inquiètent de pouvoir offrir à leurs salariés une expérience utilisateur aussi optimale en télétravail que sur site. Alors que le format de travail hybride se développe au sein des entreprises, elles sont nombreuses à s’interroger sur la suffisance des dispositions prises pour optimiser leurs réseaux, y compris en télétravail.
Pour Philippe Alcoy, spécialiste de la cybersécurité chez NETSCOUT, dans ce « monde d’après », le réseau est en effet devenu encore plus critique au bon fonctionnement des entreprises.
« L’expérience utilisateur est optimale lorsqu’elle répond à cinq principes : la disponibilité, la fiabilité, la réactivité, la qualité et la sécurité. Or, avec la pandémie des mesures rapides ont dû être mises en place pour permettre aux entreprises de fonctionner rapidement, mais ce n’était pas nécessairement les plus adaptées sur du long-terme.
Tout d’abord, lors du basculement en télétravail en mars 2020, l’utilisation de réseaux privés virtuels (VPN) a explosé, souvent pour prendre en charge les activités en télétravail de l’ensemble des employés, une tâche pour laquelle le VPN n’a jamais été conçu ; le déploiement d’un VPN de cette manière réduit la productivité. Un rapport récent, publié par S&P Global révèle d’ailleurs que les infrastructures d’accès à distance qui soutiennent le télétravail ne fournissent pas suffisamment de capacité réseau pour permettre à l’ensemble du personnel de travailler efficacement. Cela entraîne notamment des temps de réponse lents, des goulots d’étranglement, des pertes de données, ou encore des pannes. In fine, cela nuit à la productivité des utilisateurs, retardant les projets en cours et augmentant par conséquent les coûts. Si les retards et problèmes rencontrés en 2020 étaient compréhensibles du fait d’une situation exceptionnelle, la généralisation du télétravail et du mode de travail hybride (alternance présentiel-distanciel) qui pourraient perdurer sur les prochaines années, pousse les entreprises à repenser leurs réseaux distribués, afin de maintenir les activités et une expérience utilisateur optimale.
En effet, une mauvaise expérience utilisateur peut nuire à la productivité des employés, ce qui peut avoir un effet d’entraînement sur l’expérience client (CX). Pendant la pandémie, la CX était quasiment uniquement numérique, rendant les performances réseau essentielles à la fidélisation des clients. Par exemple dans le secteur de l’e-commerce, de mauvaises performances réseau pourraient décourager des acheteurs et entraîner l’abandon du panier. Dans les services financiers, où les clients confient leur argent et leurs données personnelles à un organisme, les problèmes de performance peuvent se révéler encore plus dommageables.
Pour remédier à ces incidents, avoir une visibilité complète sur le réseau est essentiel. La continuité des activités passe par deux aspects : garantir que les employés peuvent télétravailler avec la même capacité qu’au bureau, avec les outils adéquats et offrir une expérience client numérique optimale et cohérente. Toutefois, à mesure que les besoins et la taille des équipes internes augmentent et que le comportement des clients évolue, une visibilité sur l’ensemble de l’infrastructure réseau est cruciale pour planifier, exécuter et évaluer les risques des opérations.
Le travail hybride étant en pleine expansion, la visibilité n’est plus une option : elle est essentielle pour une expérience de disponibilité, de fiabilité, de réactivité et de haute qualité sécurisée dans les environnements nouvellement distribués, tels que les clouds hybrides. La productivité ne pourra ainsi être maintenue qu’avec des performances optimales de l’infrastructure réseau des organisations. Pour ce faire, avoir une visibilité complète et en temps réel permet de réduire les temps de résolution des problèmes et ainsi d’optimiser les expériences des utilisateurs finaux. »