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Former au numérique en faveur de l’entreprise de demain – Par Charles Cao, directeur des opérations et de la stratégie EMEA chez Conga

Afin de pallier les lacunes de la France en matière de numérique, le gouvernement a annoncé sa volonté d’investir 250 millions d’euros dans le cadre d’un plan national consacré à l’inclusion numérique. En effet, 13 millions de Français, soit près de 20 % de la population, seraient atteints « d’illectronisme », ce qui signifie qu’ils n’auraient que peu ou aucune compétence dans le domaine du digital. Ce plan a donc pour objectif de les former, grâce à des conseillers numériques, aux technologies qui régissent désormais notre vie au quotidien. L’Etat espère pouvoir lancer les actions sur le terrain au printemps 2021, et recrute actuellement 4 000 conseillers numériques pour soutenir ce projet.

Pour Charles Cao, directeur des opérations et de la stratégie EMEA chez Conga, si l’année 2020 a prouvé que le numérique et les technologies étaient clés pour les entreprises, notamment avec la montée du télétravail, elle a aussi révélé une fracture qui doit être comblée pour que le digital soit perçu comme une aide et non un frein pour tous.

« Cette fracture dissimule des faiblesses structurelles qui éclatent aujourd’hui au grand jour : des difficultés d’accès au réseau, des inégalités dans la fourniture des outils numériques mais surtout une mauvaise utilisation de ces derniers par manque de connaissance. Et si les deux premiers points sont en passe d’être résolus, la problématique du manque d’investissement dans la formation ces dernières années n’a pas été adressée, laissant donc de nombreux utilisateurs démunis face au numérique. Les services publics ont pris le virage de la numérisation, ce qui n’a pas toujours été le cas des usagers. Sous cet éclairage, le rattrapage proposé par le gouvernement français apparaît alors comme une remise à niveau nécessaire à une époque où l’importance du numérique n’est plus remise en question.

Cette année, la pandémie a accéléré la digitalisation des pratiques, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. Le télétravail a incité les employés des organisations à davantage d’autonomie, créant une nouvelle forme de dépendance à la technologie. Pourtant, comme le rapporte Le Parisien, une étude de l’IFOP, publiée le 10 décembre, révèle que 56 % des Français interrogés sont inquiets face au développement des nouvelles technologies. Contre toute attente, ce sentiment a progressé par rapport à l’année passée, potentiellement avec l’augmentation de l’utilisation des technologies cette année, et leur omniprésence dans la vie des utilisateurs/employés transformés en « postes de travail ».

En effet, si les organisations étaient, pour certaines, déjà géographiquement distribuées – avec des succursales ou du travail à distance en place –, l’écart s’est creusé avec la distanciation sociale et la transformation de chaque salarié en un « bureau distant ». Or, la communication doit plus que jamais rester fluide dans de telles situations, tout comme doit l’être la gestion des processus commerciaux et des documents. Par conséquent, un employé qui se sentirait moins à l’aise avec la dématérialisation et les outils digitaux, risquerait de ne pas être productif, de ralentir son équipe et par extension d’impacter la performance de l’entreprise. Des outils centralisés et dans le cloud permettent de gérer et d’approuver des contrats en temps réel et de manière sécurisée, sans avoir à imprimer et transmettre les documents par courrier postal et risquer des problèmes de versions, de perte de documents, et d’erreurs. Si ces pratiques sont en place depuis quelques années, elles se sont révélées indispensables et opportunes en 2020 et ont été facilitées par la validation juridique de la signature électronique, permettant la finalisation de transactions à distance. Cependant, sans l’aisance et les compétences numériques adéquates, il est possible que l’aboutissement de ces transactions soit compromis simplement par manque de formation. Un vide qui peut être comblé par les organisations.

2020 marque un tournant et l’amorce de « l’entreprise de demain », et cette nouvelle norme ne laisse pas la place à un retour en arrière. La question de la « transformation digitale » n’est plus à l’ordre du jour. Les organisations doivent désormais s’interroger sur leurs pratiques, leurs processus générateurs de revenus et les ajuster à leurs besoins et leurs objectifs commerciaux réels. Pour ce faire, former les équipes est indispensable pour permettre de basculer vers cette nouvelle ère organisationnelle. 

Toutefois, la question de la formation est également sociétale. C’est la raison pour laquelle les gouvernements doivent investir dans l’augmentation des compétences afin de soutenir l’économie, comme c’est le cas avec le plan d’inclusion numérique. Cela s’avère d’autant plus critique face à la reprise économique de 2021. Au-delà de la formation des professionnels, le digital doit s’inscrire dans les cursus éducatifs comme matière à part entière, au même titre que les langues, l’histoire-géographie, le français et les mathématiques. Cela permettra notamment de lutter contre le manque de compétences et de favoriser la création d’emplois. Cette démarche du gouvernement s’inscrit dans l’accompagnement des mutations de notre société. Si le 20e siècle est marqué par la révolution industrielle, le 21e sera lui celui de la révolution numérique. »

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.