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SHA-1 est mort et enterré – Par Adrien Gaillard, NetXP

La nouvelle est tombée très récemment : des chercheurs français de l’INRIA et des chercheurs de Singapour ont publié un article complet décrivant leurs améliorations des attaques par collision sur l’algorithme de hash SHA-1, déjà réputé assez faible. En plus de l’amélioration d’attaques existantes, ils ont réussi la première attaque par collision de préfixe choisi sur SHA-1, c’est à dire de modifier n’importe quelle chaine de caractères pour que son empreinte SHA-1 soit identique à une chaine de caractères légitime. Pour plus de précisions rendez-vous sur https://sha-mbles.github.io/ et https://eprint.iacr.org/2020/014.pdf

Implications :

  • GnuPG – les chercheurs ont contacté les développeurs de GnuPG avant l’été 2019 pour leur présenter leurs avancées, amenant une mise à jour dans la version 2.2.18 du 25/11/2019. Toutes les signatures GPG générées en SHA-1 après le 19 janvier 2019 sont considérées comme invalides ;
  • CAcert – beaucoup de certificats générés encore aujourd’hui le sont avec l’utilisation du SHA-1, l’équipe de développeurs est au courant de la faille depuis le mois de décembre 2019 et sont en cours de planification pour un update de l’algorithme de hash à utiliser ;
  • OpenSSL – même état que pour CAcert, ils pensent désactiver le level 1 du SHA-1 (longueur de hash de 80 bits) qui est le choix par défaut, au profit du level 2 (112 bits) pour augmenter la complexité de l’attaque sans pour autant l’empêcher ;
  • TLS – SHA-1 est utilisé dans 2 parties de TLS, la première pour le handshake (SHA-1), la seconde pour l’authentification (HMAC-SHA-1) ;
  • TLS Handshake – TLS 1.0 et TLS 1.1 utilisent tous les deux la concaténation de MD5 et SHA-1, qui sont donc tous les deux obsolètes. TLS 1.2 laisse le choix à la négociation et il s’avère que 3% des sites du top 1M l’utilisent encore. SHA-1 n’est pas autorisé en TLS 1.3, encore peu déployé ;
  •  TLS Authent – l’algorithme de hash est négociable pour l’authentification et le top Alexa 1M des sites montrent qu’environ 8% des sites utilisent HMAC-SHA-1 aujourd’hui ;
  • SSH – l’utilisation du SHA-1 est aussi double, un peu à la manière du TLS. Il est plus compliqué de mener une attaque au niveau du SSH car les sessions sont souvent éphémères ;
  • SSH Handshake – une estimation par scan de l’espace IPv4 semble montrer que 17% des serveurs accessibles en SSH acceptent encore le SHA-1 ;
  • SSH Authent – environ 8% d’entre eux acceptent le HMAC-SHA-1.

Le SHA-1 est donc à exclure nommément des PSSI et de des configurations, au profit des familles SHA-2 et SHA-3.

Les chercheurs concluent leur article en expliquant que toute la cryptographie symétrique reposant sur des algorithmes utilisant des longueurs de clé/hash de moins de 64 bits peut aujourd’hui être cassée avec du matériel à moins de 100 k$.

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.