Même s’il touche encore une minorité d’actifs, le phénomène est en plein boom et connaît un certain engouement en période de grève. En 2018, 29% des salariés français du secteur privé ont télétravaillé, soit 4 points de plus qu’un an auparavant¹. Nul doute que le contexte social de la fin d’année 2019 devrait influencer ce chiffre l’an prochain. Le travail à distance dope à la fois le moral des collaborateurs et la performance des entreprises…. A condition toutefois d’être bien accompagné et d’être bien équipé.
Certains salariés optent pour le « home office » un, deux voire trois jours par semaine ; d’autres préfèrent travailler dans un espace de coworking proche de chez eux quand ils ne vont pas au bureau. Parfois, il s’agit simplement d’une roue de secours sur laquelle les collaborateurs peuvent compter ponctuellement en cas d’imprévu. Dans tous les cas, le recours au télétravail recouvre des réalités et des contextes très divers… et il est encore loin de se prêter à tous les métiers. Reste que cette forme d’organisation du travail, largement plébiscitée par les salariés, se développe très rapidement depuis quelques années au sein des entreprises du secteur tertiaire, petites et grandes, qui commencent elles aussi à y trouver leur compte.
Le cercle résolument vertueux du télétravail
Pour le salarié, le télétravail est avant tout synonyme d’autonomie, de souplesse et donc d’une meilleure qualité de vie. Perdre moins de temps (et d’énergie) dans les transports, trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle… et donc s’épargner un peu de stress, telles sont les principales motivations des collaborateurs volontaires pour télétravailler. Par ricochet, ces bénéfices profitent aussi à l’employeur, qui peut compter sur des collaborateurs plus sereins, plus engagés… et donc plus performants. Si l’impact du télétravail sur l’absentéisme, le turnover ou les arrêts maladie est encore difficile à mesurer au niveau national, ses conséquences positives sur la productivité des salariés ne font guère de doute. Près de 9 télétravailleurs sur 10 estiment gagner en efficacité lorsqu’ils travaillent à distance*. Ce constat est d’ailleurs partagé par 80 % des dirigeants. Moins d’interruptions intempestives de la part des collègues, moins de bruit, moins de réunions à rallonge… le télétravail offre souvent des conditions propices à la concentration et à l’efficience.
Profiter du contexte social pour organiser le télétravail
Grâce à la généralisation du cloud et des outils collaboratifs, les entreprises peuvent optimiser et sécuriser le travail à distance, à moindre coût. Si en cas de grèves généralisées certains préfèrent prendre des jours de congé, d’autres, tels que les entrepreneurs ou les salariés sédentaires, s’organisent pour assurer la continuité de l’activité, notamment dans un contexte international ou pour les entreprises de service. Toutefois, télétravailler n’est pas inné. Réorganiser son temps de manière autonome, repenser les relations avec ses collègues…tout cela peut être déstabilisant. Certains télétravailleurs se trouvent rapidement isolés… ou au contraire débordés. Charge à l’employeur de proposer un suivi, une méthodologie voire une formation pour faire de cette nouvelle habitude un succès. Et surtout de définir clairement les règles du jeu au préalable : les modalités de régulation de la charge de travail, les règles en matière de temps de travail ou les plages de déconnexion, par exemple.
Redéfinir le modèle et les formes de travail
Le développement des réseaux et des nouveaux moyens de transports urbains a offert aux salariés la possibilité de résider de plus en plus loin de leur lieu de travail. De fait, ces populations sont plus exposées aux grèves nationales telles que celle du 5 décembre. La mise en place du télétravail bouscule alors la culture d’entreprise et les pratiques managériales. Il s’agit là d’un vrai challenge pour les encadrants qui doivent s’efforcer de privilégier (et de stimuler) la confiance au détriment du contrôle systématique mais aussi de mettre à disposition des salariés sédentaires des solutions technologiques habituellement destinées au personnel en mobilité. Les solutions cloud de Sage permettent de répondre à ces nouvelles façons de travailler. Que le collaborateur soit en déplacement chez le client, ou qu’il travaille de chez lui ou du bureau, il peut continuer de travailler efficacement en ayant accès aux données de l’entreprise de façon sécurisée.
La mise en place du télétravail n’est plus soumise à la création d’avenants pour chaque contrat de travail. Depuis la réforme du Code du travail de 2017, faite par ordonnances, un simple accord collectif suffit, dès lors qu’il est soumis au préalable au conseil social et économique, dans le cas des entreprises de plus de 11 salariés, ou d’une charte spécifique pour les TPE. Dans les faits, beaucoup d’entreprises se contentent encore de tolérer le télétravail, sans l’encadrer ni le contractualiser. De quoi convaincre les entreprises les plus réticentes de revoir leur position sur le sujet ?
¹Étude « Où en est le télétravail en France », réalisée par Ifop pour Le comptoir de la nouvelle entreprise / Malakoff Médéric Humanis, février 2019