Incontestablement, les villes sont entrées il y a quelques années dans une phase de mutation profonde qui les amène à se transformer durablement. D’après une étude du cabinet Grand View Research, le marché de la ville intelligente pourrait atteindre 2,57 trillions de dollars en 2025. Dans ce contexte, la notion de smart city semble passer d’un simple concept à une réalité concrète mise en œuvre par certains précurseurs.
La résilience, un challenge urbain croissant
L’utilisation des TIC (technologies de l’information et de la communication) remet en question la conception des villes en vue d’améliorer la qualité des services urbains. Nous ne parlons plus de « ville intelligente », qui recueille et traite de l’information, mais de « ville résiliente », capable de s’adapter aux aléas. Cette recherche constante de modèles urbains plus adaptés aux nouveaux usages et enjeux des habitants est un point-clé qui va s’accélérer au regard de la croissance de la population. Il va donc falloir repenser la ville pour en ressortir un aspect durable et adaptable pour les usagers, leur sécurité et leur mobilité.
La technologie, une aide à la décision
Une ville intelligente se veut avant tout résiliente et conforme aux besoins des usagers. Dans ce contexte, les données ne sont qu’un moyen, une ressource d’information. L’utilisation des réseaux très haut débit, la multiplication des capteurs, l’avènement de l’iOt, l’analyse des données (Big data), ou encore les outils de modélisation et de simulation, permettent de revoir les processus de conception urbains. L’objectif de ces technologies est de rendre la ville toujours plus sûre, écologique, sécuritaire. Néanmoins, il est évident que la simple approche « technologique » ne suffit pas. Cette dernière doit en effet être complétée et abordée sous un angle métier et sociétal. Là encore la ville doit se doter d’un caractère flexible et résilient pour confronter des défis majeurs et répondre aux besoins des habitants.
Positionner les habitants au centre des projets
Désormais, nous ne préoccupons plus seulement des problèmes liés aux véhicules et au système de transport routier, l’usager est au cœur des réflexions dans une approche systémique de l’urbanisme. Ainsi, il est intéressant de voir l’évolution des usages et l’essor croissant de la piétonnisation dans l’objectif de concevoir son projet du point de vue du piéton, avec une vue à 360 degrés de ses attentes et habitudes. Cette orientation est stratégique pour donner un vrai visage et un sens au développement des villes. Il devient alors nécessaire d’anticiper et de prendre les bonnes orientations. En ce sens, les notions de design urbain et de qualité de service permettent d’accompagner cette mutation et de faire évoluer les habitudes: déplacements, mode de vie, consommation d’énergie…
À travers ces premiers éléments, il est possible de définir les bases sur lesquelles les villes de demain doivent être conceptualisées et construites. Mixant des approches technologiques et sociétales, les projets de modernisation nécessitent donc de prendre de la hauteur, d’adopter une vue d’ensemble et d’intégrer de nombreuses données pour remplir leurs promesses. Il semble que ces éléments déterminants aient aujourd’hui commencé à se distiller à grande échelle au sein des mégalopoles, mais aussi des grandes villes et celles de tailles moyennes qui investissent des ressources importantes pour lancer leur plan de transformation sur le long terme. Une chose est sure, les villes de demain devront être résilientes pour relever les nombreux challenges soulevés par la croissance démographique.