Raisonner en « écosystème »
Le monde numérique est un monde de systèmes d’information éminemment complexes, très souvent interconnectés. Il devient très difficile (voire impossible ?) pour une entreprise de maîtriser seule l’ensemble de sa chaîne de valeur. C’est pourquoi de grands acteurs de la logistique, comme Amazon, ou du retail ont décidé de se concentrer sur leur métier de base et de s’appuyer sur un réseau de partenaires pour nourrir leurs ambitions.
Dans le cas d’Amazon, l’Américain cherche à redorer le blason de sa marque, trop souvent ternie par les retards de livraison sur le dernier kilomètre. Le leader du cyber-merchandising vient d’annoncer un plan de soutien économique à tous les entrepreneurs qui souhaitent lancer une activité de livraison à domicile. Pour Amazon, la prise de risque financière est minime, tandis que les retombées positives sur l’image de marque, en cas d’amélioration sensible de la livraison du dernier kilomètre, sont considérables.
En France, la vision en « réseaux » est fortement liée au juste équilibre à trouver entre la rentabilité de l’activité et son impact positif sur la société. C’est notamment le cas du réseau B Corporation (ou B Corp) qui compte aujourd’hui plus de 50 membres en France, dont de belles enseignes comme Nature & Découverte, Les 2 Vaches ou La Camif. Le principe ? Rendre des comptes à l’ensemble de ses parties prenantes (partenaires, clients, fournisseurs et salariés), et pas seulement à ses actionnaires. Au-delà de l’impact positif sur l’image de marque, les membres d’un même réseau créent des synergies et dynamisent leur activité en lui redonnant du sens.
Développer une tarification à l’usage
Cela s’appelle l’économie de la fonctionnalité ou l’économie de l’usage. Le cas d’école le plus marquant est celui de Michelin qui n’arrivait plus à vendre l’innovation de ses pneus au « bon prix ». Alors plutôt que de vendre un produit (des pneus), Michelin s’est mis à vendre « des kilomètres roulés ».
Ce basculement du produit au service est en adéquation totale avec les nouveaux modes de consommation issus du digital : la location plutôt que la propriété, le paiement au temps passé, les options payantes activables par géolocalisation, etc. Les algorithmes, l’internet des objets et les vitesses de connexion apportent le socle technologique nécessaire à la mesure fine des usages en temps réel. La tarification à l’usage permet d’offrir des services ultra-personnalisés au juste prix, et donc de préserver les marges opérationnelles.
Intégrer la data dans la stratégie de l’entreprise
Tous secteurs confondus, la pérennité d’une activité tient à son business model. Avec la transformation digitale, les attentes des clients ont évolué, ils deviennent plus exigeants, plus volatiles en cas d’insatisfaction dans leur expérience d’achat. La solution pour les entreprises ? Le data-driven. Le principe est simple : toutes les décisions stratégiques se prennent à l’aune d’une analyse fine de la data collectée. Le data-driven permet d’améliorer votre connaissance client, de faire de la maintenance prédictive, de mobiliser les collaborateurs autour de projets transverses… et de faire évoluer votre business model ! La boucle est bouclée.
Par Martial Delpuech, Directeur Communication Externe et Marketing Opérationnel de Hub One