Un nombre croissant d’étudiants dans l’enseignement supérieur sont aujourd’hui des apprenants dits non traditionnels, mais les universités sont-elles aujourd’hui capables de répondre aux attentes de ces nouveaux apprenants ? Le décalage est grand et continue de se creuser entre ce qu’attendent les apprenants aujourd’hui et ce que le système éducatif leur propose. Il est temps d’y apporter une réponse pour que les apprenants de tous âges et de tous horizons puissent réussir.Dans ce contexte, il est intéressant de s’interroger sur le nouveau visage de l’ apprentissage et de la formation à travers les nouveaux apprenants qui viennent façonner un nouvel environnement éducatif.
L’économie mondiale a eu un impact significatif sur les individus qui accèdent à l’enseignement supérieur. En effet, on y retrouveles étudiants adultes qui cherchent à se recycler pour améliorer leur employabilité, les étudiants étrangers à la recherche du cours parfait partout où il est livré dans le monde, ou encore les étudiants de premier cycle qui ont besoin de travailler à temps plein pour financer leurs propres études. Chacun de ces apprenants non traditionnels constitue une part de plus en plus grande des personnes qui sont actuellement dans l’enseignement supérieur. Avec une forte demande de cours flexibles, l’accessibilité facilitée à l’information et la recherche de qualifications reconnues au niveau international, les universités n’ont pas d’autre choix que de s’adapter pour rester compétitives.
Le modèle classique de l’université n’est aujourd’hui adapté plus qu’à une petite partie des étudiants traditionnels, qui sont en mesure d’être présents, de participer aux cours en amphithéâtre et de soumettre leur travail à la main… De plus en plus d’instituts d’enseignements supérieurs veulent s’adapter aux nouvelles pratiques des apprenants d’aujourd’hui, et pour cela sont à la recherche de solutions innovantes d’e-learning. Les nouveaux apprenants s’avèrent aujourd’hui de réels acteurs du nouvel environnement éducatif, qui vont personnaliser leurs études et faire des choix ciblés en fonction de leur plan de carrières.
Aujourd’hui en matière d’éducation, les étudiants sont beaucoup plus avertis, aussi bien au niveau de leur choix que dans leurs attentes. La technologie est comme une seconde nature pour eux, elle gère quasiment leur vie. Pourquoi devrait-il en être autrement dans la gestion de leurs études ?
Certaines universités se sont seulement partiellement mises à jour en utilisant la technologie, mais sans se concentrer sur les nouveaux besoins des étudiants. Résultats elles utilisent la technologie comme un simple tableau d’affichage, diffusant la formationsans rendre les étudiants acteurs de leur environnement éducatif. Encore trop d’instituts d’enseignement supérieur fonctionnentdans un système de livraison et de soutien à l’éducation traditionnelle qui ne permet de répondre qu’aux besoins des apprenantstraditionnels. Or dorénavant ces derniers sont en minorité, il est donc grand temps de changer !
En ignorant l’apprenant non traditionnel, les universités se heurtent à une vraie problématique et risquent de se couper des nouveaux apprenants. Sans la possibilité de prendre part à une activité de classe inversée, de présenter des évaluations en ligne ou bien de connecter les étudiants avec les membres du corps professoral, certains étudiants vont rester à la traîne. Un plus grand nombre d’étudiants vont abandonner, ne pouvant pas atteindre leurs objectifs de carrières, et remettant en cause la valeur de l’éducation.
L’augmentation des étudiants étrangers, la tendance à mélanger et assortir des cours dans les universités, et parfois même entre les pays, afin d’obtenir la substance pédagogique souhaitée par un étudiant, montre bien qu’il est nécessaire d’adopter une approche éducative centrée sur les besoins et les aspirations de l’apprenant pour véritablement répondre à leurs attentes et assurer leur succès.
Alors quelle est la solution ? Certaines universités sont en train de changer la façon dont elles développent leurs cours, en changeant la façon dont elles donnent des conférences, et dont elles échangent et s’impliquent avec leurs élèves. La technologie est là pour les aider.
Avec le « Higher Colleges of Technology » dans les Émirats arabes unis, le monde dispose déjà d’une première université « zéro papier ». Il ne s’agit que d’une question de temps avant que d’autres ne viennent lui emboîter le pas. Mais la technologie n’apporte que certains éléments de réponse, c’est l’université qui suit l’étudiant. Que cet étudiant soit un ancien professionnel de 51 ans qui a besoin de nouvelles certifications pour rester compétitif dans son job, un jeune diplômé de 21 ans qui ne possède pas les bonnes compétences pour des employeurs potentiels, ou bien encore un étudiant de 19 ans qui souhaite poursuivre ses études pour optimiser son cursus et obtenir une expérience à l’international.
L’étudiant traditionnel est de plus en plus rare, et les universités qui reconnaissent cet aspect et s’impliquent pour répondre aux besoins des nouveaux apprenants assurent l’avenir d’une pedagogie repensée.
Tribune de Nicolas Albouze – Regional Manager France Blackboard
Regional Manager France, Nicolas Albouze bénéficie d’une forte expérience commerciale de plus de dix ans dans le secteur informatique. Il a rejoint Blackboard en 2013 avec l’objectif de développer l’activité France et plus particulièrement l’enseignement supérieur public. L’année suivante, il est élu “rookie of the year” (meilleure « recrue » de l’année) après avoir multiplié le chiffre d’affaires par 6. Avant de rejoindre Blackboard, il était Channel Manager South Europe chez Oracle en charge du développement du réseau de partenaire Formation ainsi que du programme Oracle Academy. Il a démarré sa carrière en tant que International Account Manager pour ASAP software, groupe Dell.
Trilingue français, anglais, espagnol, il a vécu successivement en France, Irlande et Espagne. Nicolas Albouze est membre de la Chartered Management Institute de Londres en Angleterre.