in

Immobilier : la digitalisation pour limiter l’impact de la crise – Par Yasmina Hachemi, Quadient

Tribune d’expert par Yasmina Hachemi, Chef de Produit Marketing chez Quadient France

Des prix en hausse de + 1,4 %[1] au niveau national, un nombre de transactions proche du million et la barre symbolique des 10 000 €/m2 franchie à Paris1 : après quatre années consécutives de pleine croissance, le marché immobilier a été impacté par la crise sanitaire. Si certains acteurs ont mieux résisté que d’autres, cette mise à l’arrêt forcée a prouvé que la digitalisation était aujourd’hui indispensable dans le secteur de l’immobilier. Comment les entreprises non digitalisées ont-elles été impactées par la crise ? Quelles solutions digitales implémenter pour anticiper l’avenir ?

L’immobilier face à la crise du Covid-19

Comme de nombreux secteurs, l’immobilier a été particulièrement touché par la crise liée au Covid-19. Le nombre de transactions bancaires a fortement baissé, les demandes de prêt immobilier ont drastiquement chuté, la faible concurrence des établissements bancaires a entraîné une hausse des taux d’intérêts : le marché, propice à la vente ces dernières années, est freiné par la crise. C’est toute la chaîne immobilière qui s’est instantanément figée. Les entreprises temporairement fermées qui n’étaient pas équipées d’outils de dématérialisation et de digitalisation ont été particulièrement impactées.

Concernant la location, les agences qui ne pratiquaient pas les visites virtuelles ou la signature de baux à distance, ont dû faire face à un chiffre d’affaire extrêmement faible durant les deux mois de confinement. L’impossibilité de répondre aux demandes urgentes a entraîné un manque à gagner. Pour la gestion, l’annulation des AG a exacerbé le coût de l’envoi des documents. A contrario, ceux qui avaient anticipé la digitalisation ont pu rapidement s’adapter, traitant ainsi les demandes entrantes en télétravail, et dégageant du temps pour anticiper l’après.

Quels outils pour quels usages ?

Cette crise nous a montré que la modernisation du secteur doit passer par la digitalisation, et qu’elle doit se faire dès maintenant dans le but de fluidifier les échanges, réduire la part administrative et valoriser la mission clé de conseil des agents. Cette tendance se traduit notamment par l’explosion de startups disruptant le marché même avant cette crise : plus de 400 recensées lors du salon RENT 2019, signe d’une digitalisation cruciale, déjà en marche.

L’enjeu, pour l’immobilier, est de se réinventer pour proposer un modèle davantage tourné vers la digitalisation des services, pas uniquement pour anticiper les crises, mais pour pallier à de potentiels freins comme l’absence d’un collaborateur, un changement inattendu… et pour faire évoluer l’expérience client vers les attentes actuelles, toujours plus fortes, comme un service client permanent ou une expérience utilisateur digitale et intuitive.

Ainsi, l’extranet obligatoire permettrait aussi le paiement en ligne des charges de copropriété. Des applications de gestion d’incidents apparaissent également pour tracer et recenser les demandes des copropriétés liées aux biens gérés par les agences, ou encore pour automatiser l’envoi de demandes aux prestataires.

Enfin, la digitalisation des outils, et notamment l’automatisation des relances par SMS ou par e-mail permet aux agents d’accélérer les procédures administratives pour se concentrer davantage sur la recherche de nouveaux mandats – un point compétitif pour faire monter le chiffre d’affaires.

L’enjeu de demain : reprendre l’activité rapidement 

Seulement 11 % des PME françaises utilisent des outils numériques au quotidien, et plus de 25 % d’entre elles n’ont pas de site internet[2] ! Le contexte d’incertitude lié au déconfinement et à l’impact économique de la crise est une occasion, pour les entreprises, de repenser complètement leur manière de travailler et de tirer profit des différents outils digitaux à leur disposition. À travers l’implémentation de ces outils, le secteur de l’immobilier doit changer son regard sur le digital et automatiser ses process dans tous les domaines : locations, transactions  immobilières et gestion de copropriété.

Pour reprendre une activité rapidement, et investir sur l’avenir,  les acteurs de l’immobilier  ont tout intérêt à opter pour un parcours 100 % digital, comme l’ont fait certains réseaux d’agences immobilières en mettant en place une prise de rendez-vous via le site internet, des visio-conférences de pré-estimation, des visites virtuelles immersives en 3D, la signature électronique de l’intégralité des mandats et actes ou encore certains syndics avec la lettre recommandée électronique, les applications de gestion des incidents…

Malgré le contexte, un Français sur six a un projet d’immobilier dans la région Ile-de-France[3], dont 20 % dans les 12 prochains mois. Cela montre, plus que jamais, que face à cette mise à l’arrêt forcée de la chaine de l’immobilier, la demande existe toujours, et les perspectives d’un « immobilier de l’après » aussi. Néanmoins, pour retrouver ses pleines capacités, le secteur devra passer par la digitalisation et la dématérialisation, à la fois nécessaire pour anticiper de prochains freins, et indispensable pour rester compétitif aujourd’hui.

[1] Selon une étude réalisée par Meilleurs Agents (2019)

[2] Selon l’étude « Réussir avec le web » de l’AFNIC (2018)

[3] Selon une étude DRIMKI/BVA (26 mars 2020)

Morgane
Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.

Written by Morgane Palomo

Diplômée d'un master un brand management marketing, sa curiosité et sa soif de savoir ne sont étanchées. De nature créative, elle a su diversifier ses expériences. De la création graphique, à l'événementiel en passant par la communication interne et le marketing digital, elle s’est construit un savoir pluriel et avant tout polyvalent.