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La santé à l’heure de l’intelligence artificielle

L’e-santé impacte aujourd’hui tous les acteurs : professionnels de santé, patients, industriels, institutionnels, grand public… La France est d’ailleurs l’un des pays pionnier dans l’innovation en matière de santé. On observe l’émergence de nombreuses start-up qui traitent de toutes les problématiques touchant le monde de la santé.

Rencontre avec certaines d’entre elles.

Leader des soins dentaires en Europe et acteur majeur de la dentisterie 2.0, le groupe français Biotech Dental vient de lancer Lucy; le premier logiciel de modélisation dentaire à intégrer l’intelligence artificielle. C’est une première mondiale.

« Notre innovation, associée aux technologies d’impression 3D, démocratise les implants et les prothèses biomimétiques, au profit des patients et des professionnels de santé. Grâce à Lucy, la prothèse amovible qui jusque-là nécessitait un temps de conception long, sera modelée en moins de 5 minutes. Un gain de temps, de prix de revient et de précision pour les professionnels et exit les pâtes dans la bouche pour les patients » indique Philippe Veran, PDG de Biotech Dental.

Selon lui, il faut libéraliser toutes ces innovations liées à l’intelligence artificielle, qui ne sont pas là pour remplacer le médecin mais pour l’aider.

« Evidemment, il y aura une redistribution des cartes et des changements. On peut imaginer des compétences geek pour les futurs prothésistes par exemple ».

PANDA guide souhaite rendre leur autonomie aux personnes aveugles et malvoyantes grâce à l’intelligence artificielle et à la réalité augmentée. « Ce casque de réalité augmentée auditive est composé d’une petite caméra, d’un haut-parleur et d’un smartphone. L’intelligence artificielle permet de reconnaître des objets du quotidien : il indiquera la bonne direction grâce à des signaux sonores » nous explique Jéremy Delage, chargé de communication / marketing.

« Ce sont des personnes déficientes visuelles qui aident à optimiser la recherche en testant nos différentes briques technologiques ».

Encore en phase de tests, le panda guide pourrait devenir, à terme, une véritable plateforme où plusieurs applications viendraient se plugger.

Amélioration de la qualité de vie des patients

Pas de reconnaissance vocale, mais une tablette tactile et des capteurs sur les mains qui permettent d’interagir avec le robot « Hope » en touchant son écran ou ses mains : c’est ce que propose la société Event Bots, qui, originellement, fabrique des robot assistants de service d’accueil.

« Destiné aux enfants malades, notre robot coloré et ludique permet aux enfants de mieux vivre leur hospitalisation. Il distrait l’enfant au moment des soins en diminuant son stress et en lui faisant oublier la douleur grâce à des jeux, de la musique et de l’échange. Hope mémorise chaque profil d’enfant, il ajuste et personnalise ses actions en fonction » rapporte Guillaume De la rue, fondateur d’Even Bots.

Pour lui, nous sommes encore aux balbutiements de l’IA dans le secteur de la santé; il pense notamment aux machines ou au deep learning qui permettraient dans le futur d’analyser les comportements de malades et de proposer des diagnostics.

L’IA, vecteur d’amélioration pour un système de santé en manque de moyens 

L’institut Odoxa réalise des enquêtes d’opinions, et notamment sur le milieu de la santé.

« Notre baromètre 360° sur la santé de mars 2018 montre que les Français sont très attachés à leur système de santé mais éprouvent certaines craintes quant à son avenir. Une montée de l’insatisfaction est palpable, justifiée par un manque de moyens » indique Gaël Sliman d’Odoxa.

Les répondants au baromètre voient l’e-santé comme un moyen d’améliorer la situation actuelle et future, mais regrettent que les médecins ne leur parlent jamais des objets connectés et autres intelligences artificielles utiles. Les directeurs d’hôpitaux ont le même avis que les patients sur les bienfaits que peuvent apporter l’IA dans leurs différents services.

« Les voyants sont donc au vert. Je vois cependant trois freins à une expansion rapide de l’IA dans les hôpitaux : la méconnaissance par les professionnels des attentes des patients envers l’IA, l’état centralisé et la culture française qui fait qu’on a toujours un peu de mal avec le changement ». 

Aide au diagnostic, sans à priori 

Pour Alain Livartowski, médecin au sein du Département de médecine oncologique et responsable des projets eSanté, les grands centres hospitaliers à travers le monde ont un rôle majeur à jouer dans cette transformation parce qu’ils concentrent les bases de données les plus riches et les plus proches de la réalité clinique.

« L’utilisation des données de grand volume couplée à l’utilisation d’algorithmes issues des techniques d’intelligence artificielle va révolutionner la santé et particulièrement la compréhension de la maladie cancéreuse. Nous disposons d’un nombre suffisant d’images médicales annotées pour initier des collaborations avec des spécialistes de l’IA pour concevoir des algorithmes permettant d’aider à un diagnostic, mieux établir un pronostic ou prédire la réponse à un traitement. Les premiers résultats sont étonnants, car l’ordinateur « voit » sans se poser de questions, sans a priori, sans se fatiguer, alors que le radiologue ou le pathologiste ne regardent que ce qu’ils cherchent » évoque le docteur. 

Et juridiquement ?

Une Résolution du Parlement Européen de 2017 fixe les règles de droit civil sur la Robotique, dont le paragraphe 59F : « la création, à terme, d’une personnalité juridique spécifique aux robots, pour qu’au moins les robots autonomes les plus sophistiqués puissent être considérés comme des personnes électroniques responsables de réparer tout dommage causé à un tiers ».

252 experts issus de 14 pays de l’Union Européenne ont signé une lettre ouverte adressée à la Commission européenne pour s’opposer à l’adoption de cette personnalité juridique pour le robot. Nathalie Nevejans, juriste et auteure de l’ouvrage Traité de droit et d’éthique de la robotique civile, est à l’initiative de cette lettre ouverte.

« Je pense que les auteurs de cette résolution ont une vision trop futuriste, ils parlent d’un robot totalement autonome et auto-apprenant qui n’existe pas encore. On ne peut pas rendre responsable un robot et déresponsabiliser ses fabricants par la même occasion, surtout que ces derniers n’ont jamais demandé cela ».

Selon une communication parue fin avril dernier, la personnalité juridique n’aurait pas été retenue pour la future directive.

On le voit, la masse de données manipulées par le secteur médical offre de multiples perspectives d’exploitation pour améliorer la prise en charge individuelle des patients.

Une enquête de Maud Laurent pour DOCaufutur

Corinne
Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès. Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication. Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.

Written by Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès.
Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication.
Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.