Le marché de la sous-traitance de l’éditique et de l’outsourcing documentaire vient de s’enrichir d’un nouvel acteur, en l’occurrence DocOne. Quel regard y posez-vous ?
JL Vecchio: Le périmètre de l’outsourcing documentaire est loin d’être saturé. Il n’est pas encore mature et va se développer encore fortement. Aux acteurs de proposer des solutions adaptées aux besoins du marché, un terrain de jeu qui reste à conquérir. J’en veux pour preuve le nombre de processus métiers encore très largement internalisés et adossés à d’importants flux papier. Beaucoup reste donc à digitaliser. C’est le cas dans les banques, assurances et administrations, qui ont encore des processus à transformer.
Quant au segment de l’éditique, il est beaucoup plus mature et plus investi par de nombreux fournisseurs. Le taux d’externalisation de ces processus doit avoisiner les 50 %. Cela dit, il reste encore beaucoup à faire. Et de pistes nouvelles à explorer. Le lancement de DocOne illustre cette réalité. Tout comme Edokial, fruit d’une démarche un peu comparable au sein du Crédit Agricole.
Parmi les évolutions probables sur ce marché, des fusions entre acteurs européens actuels ou la mise en place de nouvelles co-entreprises. En fait, ce segment cache encore de belles pépites mais encore faut-il savoir les trouver et finir de les façonner.
DOCaufutur : Quels nouveaux besoins DocOne peut-il couvrir sur ce marché ?
JL Vecchio: je pense qu’il ne s’agit pas temps de couvrir de nouveaux besoins que d’industrialiser et rationaliser les ressources allouées jusque-là par la banque au domaine éditique. Il semble que la co-entreprise ait envie également de lancer de nouveaux services de Gestion électronique de documents (GED) et Business Process Management. Il s’agit d’un chantier de longue haleine car avec un impact organisationnel potentiellement fort sur les front-middle-back offices et une adhérence technique certaine avec les deux communautés informatiques du groupe. Ce ne sera pas facile. Un des enjeux majeurs sera donc plutôt de transformer vite et profondément les plateformes éditiques.
DOCaufutur: comment le marché pourra-t-il réagir face à ce nouvel entrant ?
JL Vecchio: pour certains acteurs, la co-entreprise pourrait devenir un modèle à épouser, qu’ils proposeront à certains clients souhaitant externaliser leurs sites de production. Pour les acteurs concentrés sur l’éditique exclusivement et travaillant avec les caisses et banques du groupe, ils trouveront en DocOne un concurrent qui a des arguments solides. Ils devront donc s’adapter. Mais je n’anticipe pas une révolution. DocOne aura dans un premier temps un focus sur sa propre transformation en interne.