A la mode en Allemagne, où la situation économique offre aux salariés l’avantage d’être plus exigeants sur leur qualité de vie au travail, le feel good management tient son inspiration dans les méthodes développées par les start-up américaines. Tour d’horizon des bons côtés et des limites de cette nouvelle profession.
Pour Jonathan Azoulay, fondateur du cabinet de recrutement numérique Urban Linker, « cette profession est liée à l’évolution des mentalités. On se soucie de plus en plus de l’épanouissement des salariés car on se rend compte que le bien-être des salariés joue favorablement sur la productivité ». Cette vision moderne du management va de pair avec l’acceptation du télétravail, le travail en mode projet, les horaires flexibles, les teambuilding, …
Un feel good manager (FGM) a pour but d’améliorer les conditions des salariés. Pour cela, il tente de mettre en valeur chaque employé en améliorant la communication en interne et en faisant en sorte que chacun se sente bien dans son environnement professionnel. Soirées, cookies, team building, challenges, petites attentions, écoute… Le FGM apporte une ambiance sereine et joyeuse sans tomber pour autant dans le monde des « Bisounours ». Pour David Banget, COO de Futureo, « le Feel Good Manager est amené à travailler avec l’ensemble des salariés pour améliorer leur quotidien sans pour autant se substituer aux managers et aux responsables RH ». Il s’agit donc de bien définir les missions du FGM pour que dirigeants et salariés soient en mesure de bien comprendre son rôle transverse.
Attention également à ne pas parachuter un FGM de l’extérieur sans une immersion au préalable. Si vous ne trouvez personne parmi vos salariés qui puisse remplir cette fonction, il faut trouver quelqu’un qui ait une vision globale de l’entreprise. Il faut pour cela qu’il apprenne à connaitre les rouages, le mode de fonctionnement, la culture de l’entreprise, les valeurs,… avant tout.
Ecoute, accompagnement & fibre managériale sont les qualités requises pour être un bon feel good manager
C’est un poste polyvalent en toutes circonstances où il faut assumer des responsabilités délicates. Le FGM doit pouvoir écouter les problèmes des salariés en respectant la notion de confidentialité. Mais aussi remonter les problèmes d’ordre organisationnel à la direction ou bien apaiser un conflit quand c’est nécessaire. Le feel good manager est également présent pour accompagner un changement dans l’entreprise : une fusion / acquisition, une nouvelle stratégie d’entreprise, un nouvel outil informatique,… « Au sein d’une société en plein mouvement ou en pleine croissance, les salariés peuvent, par exemple, se sentir perdus et ne pas comprendre pourquoi ils perdent ou gagnent telle ou telle responsabilité. Le FGM peut prendre le rôle d’accompagnateur, de relai de communication interne en étroite collaboration avec les managers » indique David Banget. Il est indispensable qu’un FGM ait au moins une expérience de manager ou de RH. La notion d’écoute est très importante. « Les discussions informelles autour d’un bon café, le fait de se rendre disponible à tout moment pour être à l’écoute d’un collaborateur, la participation à certaines réunions d’équipes… font partie du job. L’absence d’un rapport hiérarchique direct permet plus de liberté d’expression » précise David Banget.
Pour Jonathan Azoulay « les PME de plus de 50 personnes sont les plus adaptées pour accueillir un FGM : elles n’ont pas toujours de comité d’entreprise et font souvent face aux changements ».
Enfin une réflexion nous vient à l’esprit quand nous évoquons ce nouveau métier; le Feel Good Manager n’est-il pas finalement l’un des rôles détachés de l’ISO; en effet, les responsables environnement, ISO 26000 ou encore RSE ne sont-ils pas ou n’étaient-ils pas l’un des prémices ou inspirations de cette profession naissante?
