Ce n’est pas un scoop, la révolution numérique « explose » littéralement ; chaque jour, des nouveautés, parfois incongrues mais souvent particulièrement « innovantes » inondent le marché – mais elles inondent d’abord et surtout les médias !
Ce déferlement médiatique, dont il faut se réjouir puisqu’il contribue à la diffusion du savoir, permet aux utilisateurs potentiels de découvrir des solutions qui vont révolutionner leur existence personnelle et professionnelle.
Ces utilisateurs, qui sont la réelle cible des entreprises innovantes comme le souligne Louis NAUGES dans son blog, sont souvent également salariés d’entreprises. Ce sont ces « geeks » qui « importent » ces nouvelles idées plus rapidement que leurs entreprises ne savent les intégrer.
Certes, ils agissent dans un souci de bien faire et de contribuer à l’efficacité de leur employeur, ainsi qu’à leur propre emploi, ce qui est légitime ! Et s’appuyant sur l’attractivité de ces nouveaux outils, chaque nouveauté parait « incontournable », « facile » et « rapide » de mise en œuvre… croient-ils savoir !
En effet, cette illusion de connaissance, favorisée par les publications alléchantes des annonceurs et des médias, masque la réalité : ces technologies nécessitent d’autant plus le recours à des spécialistes qu’elles sont innovantes. Un utilisateur unique peut avoir recours simplement à une application « on line », par exemple Google Drive, car il utilise le service dans sa version standard. Mais mettre en place ce type d’application dans l’entreprise n’est pas aussi simple, l’entreprise ne pouvant, dans la plupart des cas, se satisfaire des solutions standards – pour l’instant en tous cas, n’en déplaise à Louis NAUGES qui anticipe un renversement de tendance à l’horizon 2021.
Et seuls, des spécialistes pourront aider l’entreprise à s’équiper, à condition bien sûr que celle-ci se soit interrogée au préalable au bien fondé de la technologie !
Alors, que faire, direz-vous, devant ce nouveau paradigme ?
Refuser de sacrifier à la mode ne signifie par pour autant l’ignorer. L’entreprise doit rester ouverte à ces innovations, même si toutes ne seront pas forcément efficaces. Mais elle doit d’abord valider l’intérêt opérationnel de ces innovations. Elle doit également être consciente de sa propre ignorance face à la spécialisation nécessaire pour mettre en place ces technologies.
Les communications médias sur l’explosion technologique donnent l’illusion de la connaissance de ces outils, lesquels nécessitent de recourir à des spécialistes. L’entreprise doit garder, elle, la maîtrise de l’usage de ces technologies pour son organisation.