Le mode projet est considéré comme un mode de travail transversal. Ici, pas de dimension sectorielle et hiérarchique mais une notion de groupe projet réunissant des collaborateurs de différents services d’une entreprise, ce groupe étant constitué spécifiquement pour la durée du projet. Ce mode d’organisation et de management devient petit à petit indispensable dans un contexte de transformation numérique. Il permet de répondre à des enjeux de réactivité, à la nécessité de rassembler et d’orchestrer des ressources multiples, etc.
Pour Gilles Lavalou, Président du NQI, le mode projet est « limité dans le temps, cible des objectifs bien définis et nécessite la mise en œuvre de ressources financières et humaines de manière transversale ». Le décloisonnement des métiers et le développement des coopérations transverses s’opposent à la hiérarchisation et au fonctionnement en silos. « Le mode projet s’adapte parfaitement aux aspirations des jeunes générations de travailleurs qui cherchent à être inspirés par des projets collaboratifs de courte durée » indique Jean-Pierre Ullmo, Vice-président ventes pour la zone EMEA de Changepoint. Et pour travailler en mode collaboratif, nul besoin de se trouver tous sur le même site. « Les outils digitaux sont indispensables. Ils permettent d’être dans l’instantanéité et de relier les membres du projet où qu’ils soient géographiquement. Je pense par exemple à Slack, Trello, aux divers tchats et autres outils de partage de fichiers » précise Damien Letessier, directeur de projet chez One Point. Malgré la multitude d’outils digitaux accessibles aujourd’hui, Gilles Lavalou constate que beaucoup d’entreprises utilisent pourtant encore excel et des outils patchwork, sources d’erreurs et de lenteur selon lui.
Prise en compte de la culture et du fonctionnement de l’entreprise
Il s’agit d’instaurer un climat de confiance, de communication et de dialogue au sein des équipes projet pour que ce dernier soit un succès. « Le projet doit toujours être connecté à la stratégie globale de l’entreprise » précise Jean-Pierre Ullmo. C’est d’ailleurs l’un des rôles clés du chef de projet. Ce dernier doit aussi « s’assurer que toutes les phases du projet soient respectées et effectuées. Au delà de ça, il gère la partie risque mais aussi les ressources humaines et financières impliquées dans le projet » détaille Damien Letessier.
Pour obtenir l’adhésion de tous les participants d’un projet, Jean-Pierre Ullmo conseille de constituer des petites équipes projets, entre 5 et 10 personnes avec un noyau dur que l’on complète avec des profils mixtes.
La France semble de plus en plus à l’aise avec le travail en mode projet « même si elle reste derrière les pays anglo-saxons (Royaume-Uni, Canada, USA) qui ont une véritable culture projet » conclut Gilles Lavalou.