La réalité virtuelle se démocratise grâce à l’arrivée de casques plus abordables et à la volonté de plusieurs grandes marques (Facebook, Google, Samsung, Sony…) de miser sur cette technologie. DOCaufutur a rencontré des professionnels du secteur qui nous font partager leur vision de cette nouvelle réalité et de ses applications.
La réalité virtuelle plonge une personne dans un monde artificiel créé numériquement via un casque qui place un système d’affichage 3D stéréoscopique.
Dom Barnard était orateur dans plusieurs conférences à travers l’Europe, et ne trouvait pas la solution pour vaincre sa peur de parler devant des centaines de personnes. Il a donc lancé Virtualspeech, une société anglaise créée il y a un an. « Parler devant son miroir ou devant quelques collègues pour s’entraîner ne prépare pas à la foule, au bruit, ni à l’ambiance d’une salle de conférence. Avec des graphismes de haute qualité et des vidéos à 360°, la réalité virtuelle va piéger votre cerveau en lui faisant croire que vous êtes en conditions réelles : rien de mieux pour s’entraîner ». L’entreprise Reviatech ‘virtualise’ les systèmes industriels, machines-outils, installations, postes de travail pour en réaliser une simulation numérique interactive. Le but ? Former les opérateurs et les ingénieurs dans les industries. « On diminue le temps de formation, on navigue plus facilement entre théorie et pratique, on réduit les coûts liés à la formation tels que les matières premières, l’énergie ou l’encadrement et on ne court aucun risque » explique Romain Lelong, directeur général. Il a remarqué également que le casque de réalité virtuelle était beaucoup plus séduisant pour les apprenants qu’une formation sur papier. Julien Cabiac est le codirigeant de Visiolab qui travaille, entre autres, pour le secteur de l’immobilier. Dans certaines agences, les commerciaux invitent leurs clients à se téléporter dans leur futur quartier et appartement, le temps d’une visite virtuelle.
Le futur propriétaire va pouvoir visiter son logement pas encore construit, grâce au système Oculus Rift. « Cela permet d’appréhender le volume différemment. Le rendu est le plus réaliste possible, ce qui permet aussi au futur acheteur de juger du niveau de luminosité de l’appartement par exemple ».
Tourisme, formation, entreprise et vie quotidienne
Les trois experts de la réalité virtuelle reconnaissent qu’il y a encore des ajustements à trouver en matière de confort. Des maux de tête et des nausées peuvent apparaître chez certaines personnes. Mais cela ne stoppera pas l’ascension de cette technologie. Dom Barnard pense que la réalité virtuelle a un énorme potentiel dans le secteur de l’éducation, « notamment en physique ou chimie où les leçons pourraient être sublimées ». Il croit également que le tourisme pourrait en tirer des bénéfices. Visiter la tour Eiffel, commander dans un grand restaurant, visiter un musée, réserver une chambre d’hôtel: la réalité virtuelle permet une ouverture sur le monde et sur les autres cultures. Aujourd’hui, les masques de réalité virtuelle sont encore considérés comme de simples gadgets. C’était la même chose pour les Smartphones, les tablettes, les réseaux sociaux avant qu’ils ne deviennent totalement ancrés dans la société. Pour Romain Lelong, la réalité virtuelle pourrait remplacer le tableau Veleda en entreprise. « Il permettra de collaborer, de comprendre, de schématiser et de se projeter. Ce sera le prochain projecteur vidéo des salles de réunion ». Julien Cabiac s’intéresse beaucoup aux prédictions sur la réalité virtuelle, notamment outre Atlantique. « D’ici 5 ans, les foyers équipés de PS4 auront leurs manettes habituelles accompagnées d’un casque de réalité virtuelle. Trois tendances se révèlent : la réalité virtuelle dite ‘passive’ comme les films tournés en 360° ; la 3D en temps réel avec la possibilité d’interagir ; et l’expérience de monde virtuel… »
Imaginez un monde où le virtuel nous offrirait une autre réalité, où l’on pourrait juste en branchant son casque assister à un concert, échanger, se balader, jouer, voyager…