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Quand l’Afrique s’empare du digital – Dossier Economie numérique DOCaufutur.fr

Le 21 siècle sera également digital en Afrique. A l’heure du village planétaire dont parlait Mc Luhan, ce continent ne saurait rester en dehors du foisonnement numérique qui s’est emparé des autres territoires du monde. Entrée dans un univers jeune qui pourrait constituer un nouvel eldorado pour les fournisseurs occidentaux et locaux.

Si Docaufutur donne à réfléchir sur l’évolution du document et sa plongée dans le monde numérique, il a généralement pour théâtre d’intervention le monde occidental. A la faveur du prochain Africa Banking Forum qui se tient les 11 et 12 juin prochains à Abidjan, en Côte d’Ivoire, votre blog a décidé de plancher sur le digital dans cette région du globe. Et du digital, il y a de quoi en parler car à la faveur de l’internationalisation des flux, des marchés et du commerce, le numérique est désormais partout.

Communication mondeVous avez dit économie numérique ?

Si le débit Internet peine parfois à faire face à la qualité de service attendue par les particuliers, le monde du BtoB n’a plus particulièrement à rougir face aux performances des infrastructures Web occidentales. Dans les entreprises, le numérique s’est progressivement installé. Le digital tente progressivement de s’imposer et de prendre la place du papier. Difficile de franchir le cap dans des univers où la gestion électronique de document reste théorique. Pourtant, le numérique avance. Et tout particulièrement, grâce aux acteurs des télécoms, qui proposent déjà des offres de services poussant le consommateur à devenir digital.

Désormais, tout Africain digne de ce nom compte dans ses bagages au moins un Smartphone. Normal sur un continent où le réseau de téléphonie fixe local est resté l’apanage des nantis et des entreprises. Grâce au mobile et aux tablettes, la communication entre les consommateurs devient banalisée. Cela dit, les applications mobiles manquent à l’appel.

globe on tablet computer. mobile internet concept.Face à cette situation, les opérateurs de télécom imaginent des bouquets de services dématérialisés. Ainsi, ces acteurs ont été les premiers à proposer des offres de paiement en ligne, damant même le pion au monde de la banque.

Explication : «  Si en Europe les « modèles de substitution » ou de « concurrence » sont rares, en Afrique, la situation est différente. En général, les acteurs du marché des télécoms se substituent voire concurrencent le secteur bancaire, en particulier dans le cas où des solutions « orientées mobile » sont développées (l’opérateur contrôle toute la chaîne de valeur : de la création et gestion du compte au paiement) », expliquait il y a quelque temps, Jean-Michel Huet alors directeur associé chez BearingPoint.

Parmi les acteurs de ce nouveau marché, Orange propose « Orange Money ». Ce système permet de déposer  ou de retirer de l’argent auprès d’agents Orange. Parmi les innovations de cette procédure, le transfert d’argent de personne à personne est effectué  par SMS. En fait, le paiement mobile permet de régler le salaire journalier des travailleurs et d’effectuer des transferts d’argent aux proches.

Poursuivant sur sa lancée, l’opérateur historique français s’est même associé à Africa Bank, l’an dernier. Dans le cadre de ce partenariat les clients d’Orange Money et du groupe bancaire peuvent réaliser des mouvements de fonds de leur compte mobile vers leur compte bancaire, dans un sens comme dans l’autre. Cette synergie devrait permettre à Orange de se développer davantage sur un marché où il a totalisé 2 milliards d’euros l’an dernier, tout en dématérialisant le paiement, une fonction importante dans l’expérience client. Autant dire une étape significative dans le processus de bascule de l’Afrique dans le numérique. Dans cette dynamique, on peut compter sur ses concurrents locaux dans un pays où le taux de bancarisation reste très bas. Et sur les managers dont la volonté de basculer dans le numérique se manifeste de plus en plus.

Innovate Ideas Inspiration Invention Creativity ConceptD’après les résultats de l’édition du rapport PricewaterhouseCoopers (PwC) Annual Global CEO Survey de 2013, « 87 % des présidents directeurs généraux en Afrique envisageraient d’accroître les investissements dans les technologies en 2014. » Autre enseignement, les cadres supérieurs voient en la technologie un catalyseur de la croissance notamment, sachant qu’elle contribue à l’efficacité en matière de management des risques et de développement de l’expertise.

Ainsi, la technologie est de plus en plus regardée comme facteur de valeur ajoutée et d’expansion. Mais, faut-il le constater, l’impulsion ne vient pas forcément des entreprises mais plutôt du terrain. Les consommateurs sont souvent largement mieux équipés face à des systèmes d’information embryonnaires et où cantonnés à des fonctions spécifiques : comptabilité, ressources humaines, messagerie, etc. Dans ces conditions, les consommateurs pourraient être tentés par le Bring your Own Device (BYOD).

Cet engouement pour la technologie se traduit par une montée en puissance de l’industrie des services qui pourrait progressivement damer le pion à l’agriculture et aux ressources naturelles en général. Ainsi, Internet et le mobile pousseraient de plus en plus le développement du continent. Selon une enquête de McKinsey, les réseaux sociaux seraient les sites les plus populaires pour 57 % des sondés suivi par l’email, la musique et la vidéo. 57 % des personnes interrogées disposeraient d’un mobile capable de se connecter à Internet et un tiers l’utilise quotidiennement pour surfer quand 34% auraient un ordinateur et 7 % une tablette.

Sur ce marché où plus de la majorité de la population a vingt ans, de tels équipements ouvrent la porte à de nouveaux usages. On le voit, les messageries instantanées de type Messenger, Viber et autre Whatsapp, sans parler des réseaux sociaux, Facebook en tête, préparent le terrain à une Afrique digitale qui cherche encore sa voix et sa voie.

Face à ces changements, les fournisseurs et annonceurs doivent adapter leur message. Car si les réseaux sociaux ne sont pas encore utilisés à des fins d’e-réputation, les pratiques des pays occidentaux ou celles issues du continent peuvent être exploitées comme espace de dénonciation de mauvaises prestations.

Nairobi, the capital city of Kenya. Afrcia.Un continent qui passe de l’âge de l’ordinateur réservé à une élite à l’Internet généralisé, une offre de services encore générique (les banques proposent déjà la consultation en ligne de compte moyennant paiement d’un abonnement mensuel). Les bases sont en passe d’être posées. Comme toujours en Afrique, tout cela va vite et réservant parfois des surprises positives au marché. Rien d’étonnant que demain, l’innovation vienne parfois de ce continent qui disons-le, se décline en plusieurs sous-régions en matière de digital. Car l’Afrique du Sud n’a rien à envier à certains pays occidentaux en matière de dématérialisation ; dans le même temps, d’autres n’ont même pas encore mis au point les bases d’un accès généralisé à Internet. Mais franchement, en ont-ils tous besoin sur un continent où le paludisme tue encore faute de solidarité internationale ? Indubitablement car la télémédecine pourrait, par exemple, changer la donne en améliorant l’accès aux soins, notamment dans les régions isolées.

Emmanuel MayegaEmmanuel Mayega pour DOCaufutur.fr

Corinne
Corinne

Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès. Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication. Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.

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Depuis plus de 25 ans dans le métier de la communication et du marketing, Corinne a démarré sa carrière à la télévision avant de rejoindre une agence événementielle. Curieuse dans l’âme, elle poursuit sa carrière dans l’IT et intègre une société de conseil en éditique puis entre chez un éditeur de logiciels leader sur son marché, SEFAS. Elle est ensuite nommée Directrice Communication chez MGI Digital Graphic, constructeur de matériel d’impression numérique et de finition international coté en bourse. Revenue en 2008 chez SEFAS au poste de Directrice Marketing et Communication groupe, elle gère une équipe répartie sur 3 géographies (France, Etats-Unis et Angleterre), crée le groupe utilisateurs de l’entreprise et lance un projet de certification ISO 9001, ISO 14001 et ISO 26000 couronné de succès.
Pendant 7 ans membre du conseil d’administration de l’association professionnelle Xplor France et 2 ans sa Présidente, Corinne a créé dès 2010 TiKibuzz, son agence de marketing et de communication.
Elle devient Directrice de la Communication en charge des Relations Presse, du Lobbying et du marketing digital chez DOCAPOST, groupe La Poste, durant 3 ans avant de rejoindre la start-up FINTECH Limonetik, en 2013. C'est cette même année qu'elle crée votre média professionnel, DOCaufutur, l'avenir du document.