Damien Schmitz est l’exemple du parfait Slasher. Après des études d’ingénieur et une école de commerce, son parcours professionnel était tout tracé. « Logiquement, je devais atterrir dans un cabinet de consulting stratégique intervenant auprès des banques, notamment et y faire toute ma carrière. Pourquoi être là où on m’attendait ? Cela me paraissait trop facile. Prendre le contre-pied d’un tel confort me paraissait tentant à l’heure où ce système marque le pas », explique-t-il.
Après son service militaire au sein de la Marine française qui lui fait découvrir les eaux indiennes et le Kebab, il va pourtant poser les bases de sa carrière comme conseil en stratégie. Pendant quatre ans. Suffisant pour explorer d’autres horizons : entendez, l’ouverture d’une enseigne de chiche kebab qu’il a adoré lors de son passage sous les drapeaux.
Comment expliquer une telle rupture ? « A la différence de la génération Y dont je ne fais pas partie, je n’ai aucun sentiment de rejet pour le système en place. J’ai aimé mon service militaire et le consulting stratégique ; en revanche, je voulais me lancer dans un autre secteur pour multiplier mes chances de réussite. Cela ne me dérange pas d’alterner entre différents domaines d’activités d’autant que je m’investis dans ce qui me plaît ? »
Selon Damien Schmitz qui évolue progressivement vers la mise en place d’un réseau de franchise de son chiche kebab, « pour certains jeunes, il est devenu monnaie courante de créer un restaurant comme on lance une structure de management stratégique car le système a changé. Et de nouveaux métiers naissent. Avant, ils étaient programmés pour une ascension sociale plus valorisante. Désormais, ce système ne tient pas ses promesses. Du coup, face à une telle situation, j’ai intérêt à tenter plusieurs chemins à la fois, d’où mon statut de Slasher ».